Revenir à la rubrique : Economie

Dépenses de recherche et développement : La Réunion peut mieux faire

Ce matin, l'IEDOM (Institut d'émission des départements d'outre-mer) a présenté le poids chiffré de la recherche et du développement dans le PIB de la Réunion. Premier constat, les efforts réalisés dans ce domaine restent modestes comparés à ceux des autres départements français. Principalement financée par le secteur public, la recherche réunionnaise se focalise autour de trois secteurs, l'agro-nutrition, l'observation de la terre et la santé. Elle représente 0,58% du PIB de la Réunion, encore loin de l'objectif européen fixé à 3%.

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 15 mars 2013 à 17H17

Si le retournement de la conjoncture à la fin des années 2000, due aux crises économiques successives, a accéléré le déclin de la croissance réunionnaise, notre île se doit de trouver de nouvelles sources de croissance « valorisant son savoir-faire« , explique l’IEDOM. Dans sa dernière publication de mars 2013, l’IEDOM a procédé à un focus sur le poids de la recherche et du développement dans le PIB de la Réunion.

Un premier constat peut-être fait. Les dépenses de recherche et de développement pèsent peu dans le PIB réunionnais à contrario des autres départements français. Estimées à 86,6 millions d’euros, ces dépenses représentent uniquement 0,58% du PIB de la Réunion, loin de la moyenne française (2,24%) et de l’objectif fixé par l’Europe à 3%. Si la Réunion est dans la queue du classement des régions en terme de dépenses de recherche et de développement, elle caracole en tête dans la zone océan Indien. « Cette faiblesse relative s’explique par le retard économique de l’île. Le PIB de la Réunion ne représente que 60% du niveau national (…). Il faut savoir que l’économie réunionnaise s’est construite sur un modèle de « rattrapage social » et non sur une logique de compétitivité axée sur la recherche et le développement ou encore l’innovation« , explique David Perrain, chargé d’étude économique à l’IEDOM.

En 2010, 80% des dépenses de recherche et développement ont été faites « directement » ou « indirectement » par les administrations publiques. L’effort des entreprises réunionnaises en matière de recherche et développement représente 20%, un pourcentage trois fois moins élevés qu’au niveau national. « En terme d’emploi, l’impact de la recherche et du développement est modeste car cela représente uniquement 1.200 personnes, soit 0,43% de l’emploi total de l’île », souligne-t-il. Là aussi, la Réunion se trouve dans une moyenne inférieure à la moyenne nationale.

Savoir profiter des prochains programmes européens

A la Réunion, l’acteur essentiel en matière de recherche et de développement reste l’Université, avec 28% sur l’ensemble des dépenses. Ensuite, ces dépenses s’orientent vers trois secteurs : l’agro-nutrition, l’observation de la terre et la santé. En métropole, elles s’orientent principalement vers l’industrie automobile, l’industrie pharmaceutique ainsi que la construction aéronautique et spatiale. A la Réunion, plusieurs secteurs porteurs pourraient faire décoller l’investissement dans la recherche et le développement. « Dans le secteur de l’énergie, plus particulièrement les énergies marines, de nombreux projets ambitieux se développent comme la climatisation à l’eau de mer, le projet Swac, l’énergie des vagues ou thermiques des mers« , précise David Perrain.

Dans ce contexte, l’enjeu pour la Réunion est de « s’affirmer » comme centre de d’excellence et de diffusion du savoir-faire européen dans la zone de l’océan Indien. « La recherche et le développement ont franchi une première étape, celle de l’émergence et la structuration. La Réunion a des atouts pour profiter des prochains programmes européens 2014-2020« , explique-t-il. Mais avec les retards structurels de la Réunion, cette stratégie régionale pourrait être freinée. « Un constat, c’est vrai qu’il y a une faiblesse de l’effort en matière de recherche et de développement comparé au territoire national mais il faut savoir le relativiser. D’une part la Réunion a une population jeune et il y a un dynamisme dans la recherche et le développement depuis 10 ans. Il y a un véritable effort fait à la Réunion sur ce sujet. Aujourd’hui, la Réunion est dans une des meilleures situations pour bénéficier de la nouvelle orientation européenne« , ajoute Arnaud Bellamy-Browm, directeur de l’IEDOM.

Tout l’enjeu pour la Réunion est là. Savoir profiter de la prochaine programmation budgétaire européenne dont les priorités seront la croissance intelligente, durable et inclusive.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Un prêt de 5 millions d’euros de la Région pour sécuriser la trésorerie d’Air Austral

La commission permanente de la Région doit voter jeudi une avance en compte courant d’associés à Air Austral, via la Sematra, d’un montant de 5 millions d’euros, tandis que le Département devrait bientôt suivre à hauteur d’environ 750.000 euros. La compagnie régionale s’est engagée auprès de l’Etat à réduire sa masse salariale de 10% en échange d’un report de remboursement de certaines échéances de dettes.

Développement international : La CCIR et les Douanes renforcent leur collaboration

La collaboration entre la Direction Régionale des Douanes et Droits Indirects (DRDDI) et la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion (CCI) vise à renforcer le soutien aux entreprises locales dans leurs initiatives à l’international. Vendredi, une étape clé a été franchie avec la signature d’une convention de partenariat entre les deux entités.

Les chambres consulaires et les parlementaires réunionnais font front commun sur les enjeux économiques locaux

La Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion, par la voix de son président Pierrick Robert, a convié ce vendredi la quasi-totalité des sénateurs et des députés du département pour un point d’étape sur la situation des entreprises réunionnaises. Une table ronde qui a permis de discuter des enjeux économiques majeurs de La Réunion et de proposer des solutions concrètes pour soutenir le développement et la croissance des entreprises locales. « Une grande première et sûrement pas la dernière », assure Pierrick Robert.

Tourisme : Nouveau nom et nouvelle formule en vue pour l’IRT

Lors d’une conférence de presse à l’occasion de la semaine des métiers du tourisme, le président de l’IRT, Patrick Lebreton, a confirmé que fin mars, le Département et la Région vont délibérer sur la fusion de cette dernière avec la FRT (Fédération réunionnaise du tourisme). Devant les bons chiffres de l’année 2023, les acteurs du secteur veulent capitaliser sur cette dynamique pour renforcer la présence de l’île à l’international.

Dominique Vienne réélu à la tête des CESER de France

Suite au renouvellement des président/es de CESER et de Conseils de même nature de 2024, Dominique Vienne, a été élu à l’unanimité président de CESER de France le 14 mars 2024. Un nouveau Bureau de CESER de France a également été élu.

Saint-Leu : La réutilisation des bouteilles en verre s’accélère

Ce vendredi, Réutiliz a inauguré sa nouvelle laveuse à bouteilles en verre. Une fois propres, elles pourront être réutilisées par les artisans ou industriels de l’île. Avec une cadence de 500 bouteilles par heure, cette nouvelle machine va permettre à l’association de monter en puissance.