« Au cours de la semaine précédente, 2 cas de dengue autochtones confirmés (par Rt-PCR et encore virémiques) ont été identifiés par le système de surveillance sur la commune d’Etang Salé. Le typage des souches est actuellement en cours. Un troisième cas a été confirmé par séroconversion mais ses premiers signes remontent à la semaine 14.
L’identification d’un nouveau foyer de transmission active du virus sur l’île sur cette commune a entrainé un renforcement de la surveillance sur cette zone. Tous les médecins d’Etang Salé ont été contactés par téléphone pour les informer de cette situation, les inviter à confirmer biologiquement les cas suspects et à signaler toute forte suspicion clinique de dengue (notamment si formes sévères) à la plateforme de veille et d’urgence sanitaires de la Réunion afin de mettre en place le plus précocement possible les mesures de gestion pour limiter l’impact et la diffusion du virus. Un fax récapitulatif de tous ses éléments leur a été également envoyé. Des cas cliniquement suspects ont été retrouvés lors de la recherche active menée par la lutte anti-vectorielle (LAV), et sont en cours d’investigation.
A ce jour, 13 cas soit 7 cas confirmés autochtones et 6 cas probables autochtones ont été identifiés. Deux cas importés (Philippines et Guadeloupe) ont également été signalés.
Descriptif des cas :
Les treize cas autochtones sont tous des adultes âgés entre 31 et 85 ans (moyenne d’âge : 54 ans). Plus de la moitié (8/13) sont des femmes. Un seul de ces cas a été hospitalisé mais aucune forme sévère de la maladie n’a été pour l’instant identifiée.
Répartition géographique :
Les cas autochtones sont tous survenus dans le sud de l’ île : 7 résident sur la commune du Tampon, 3 à Saint Pierre et 1 aux Avirons. Les cas les plus récents se trouvent sur la commune d’Etang Salé. Malgré une recherche active répétée de personnes symptomatiques dans l’entourage géographique de chaque patient, le nombre de cas reste pour le moment très limité. Ainsi la circulation virale semble faible et concerne des secteurs restreints du sud
de l’île.
Néanmoins, la co-circulation de deux sérotypes distincts (DENV-1, DENV-3) révèle la survenue récente d’au moins deux chaînes de transmission du virus sur l’île.
Par ailleurs, la densité de moustiques actuelle est toujours favorable à une intensification de la transmission virale. Aussi, la vigilance de la population doit être maintenue pour combattre le vecteur, et les professionnels doivent rester attentifs.
Aucun nouveau cas n’a été identifié sur la commune du Tampon (premier foyer identifié). Un nouveau foyer a été identifié sur la commune d’Etang Salé, sans lien apparent avec celui du Tampon. Par ailleurs, la circulation de deux sérotypes distincts a été mise en évidence. La transmission virale modérée identifiée depuis le début février se poursuit activement sur l’île.
L’épisode reste pour le moment très limité et touche un nouveau secteur géographique restreint. Néanmoins, la circulation virale pourrait s’intensifier dans les semaines à venir.
Le niveau d’alerte 2A* est maintenu.
RECOMMANDATIONS:
LUTTER CONTRE LA TRANSMISSION DE LA MALADIE EN COMBATTANT SON VECTEUR
Se protéger des piqûres (port de vête m e n t s longs, utilisation de répulsifs et de moustiquaires), y compris quand on est malade pour ne pas contaminer sa famille et son entourage. En cas de fièvre accompagnée
d’un ou plusieurs de ces symptômes: frissons, courbatures, maux de tête, douleurs articulaires, douleur derrière les yeux, diarrhée, vomissements, perte totale d’appétit, fatigue intense.
CONSULTER IMMEDIATEMENT SON MEDECIN TRAITANT
Cette lutte collective est le moyen le plus efficace pour freiner sa prolifération.
– Devant tout syndrome dengue-like:
Prescrire une confirmation biologique chikungunya et dengue (4 jours ou moins après la date de début des signes (DDS) : uniquement RT-PCR, entre 5 et 7 jours après la DDS : RT-PCR et sérologie (IgM et IgG), plus de 7 jours après la DDS : uniquement sérologie (IgM et IgG). A renouveler à 15 jours d’intervalle minimum dans le même laboratoire afin de confirmer ou infirmer le cas si le premier résultat est positif).
Rechercher d’éventuels signes d’alertes et sensibiliser le patient afin qu’il consulte immédiatement en cas d’apparition.
Traiter les douleurs et la fièvre par du paracétamol (l’aspirine, l’ibuprofène et autres AINS ne doivent en aucun cas être utilisés). »