Pendant la campagne électorale, le candidat Hollande n’avait pas de mots assez durs envers Nicolas Sarkozy pour lui reprocher d’avoir laissé des patrons voyous délocaliser nombre d’usines à l’étranger, occasionnant du même coup la disparition de dizaines de milliers d’emplois en France.
D’ailleurs, à peine élu, François Hollande a créé un tout nouveau ministère pour Arnaud Montebourg avec, parmi ses taches principales, celle de dissuader les patrons de fermer des usines et de les délocaliser à l’étranger. Avec le succès très relatif que l’on connait…
Ca, c’était avant. Avant le voyage que le président Hollande effectue en ce moment en Algérie et dont l’un des premiers résultats est l’annonce de la construction d’une usine Renault dans le pays pour y construire à terme 75.000 véhicules.
Transférer des usines à l’étranger pour y construire moins cher, ça s’appelle de la délocalisation. Sauf en lagage socialiste où il faut désormais parler de co-localisation… Ah la magie des mots : les souds ne sont plus sourds, ce sont devenus des mal-entendants, les aveugles des mal-voyants, les balayeuses des techniciennes de surface et les délocalisations des… co-localisations !
Faudrait arrêter de nous prendre pour des imbéciles !
D’autant que dans le même temps, le gouvernement tente de rassurer les syndicats de Renault en leur garantissant que les véhicules produits seront réservés au marché algérien, propos aussitôt démentis par le ministre algérien Chérif Rahmani pour qui ‘ »une partie sera exportée vers d’autres pays« .
Devant ces promesses d’arracheur de dents, les syndicats de la Régie, d’habitude si vindicatifs, ne disent rien.
Imaginez simplement quelle aurait été leur réaction si une telle annonce avait été faite par Nicolas Sarkozy dans les mêmes circonstances…