Dans un premier temps annoncé, puis finalement repoussé… le débrayage des salariés du Journal de l’île de la Réunion a finalement bien lieu, ce matin, devant le siège du journal, au Chaudron. Près de 30 salariés, sur les 183 que compte l’entreprise, ont arrêté leur activité pendant une heure. En tout, 117 salariés sont concernés par l’arrêt du versement de la prime Cospar au 1er janvier 2014.
Tous manifestent contre cette suppression. Une première réunion avec la direction avait eu lieu au début du mois de novembre sans aboutir à une solution. « Une délégation de salariés a rencontré, une première fois, la direction en début de mois, mais on nous a clairement dit qu’il n’était pas possible de maintenir la prime Cospar« , explique Emilie Marty, porte-parole du collectif « Cospar-117 sacrifiés ».
Autour de ce collectif, on retrouve le SNJ (Syndicat national des journalistes). Quid des autres organisations syndicales ? « La CFDT et la CFE-CGC n’ont pas souhaité nous rejoindre dans ce mouvement. Ils ont apparemment des intérêts différents« , nous glisse un salarié du Journal de l’Ile.
Une autre rencontre avec la direction est prévue dans la journée de mercredi. Mais pour le moment, les discussions semblent mal embarquées. « On nous a dit en CE (Comité d’entreprise) que si nous débrayions demain (ce mardi ndlr), ce serait un mauvais signe envoyé aux banques« , précise Véronique Hummel, secrétaire général du SNJ et journaliste au Journal de l’Ile.
Mais pour les salariés concernés par des revenus allant de 1.400 à 1.600 euros net, enlever le bonus Cospar équivaudrait à une perte sèche comprise entre 600 et 720 euros sur une année. « C’est une perte non-négligeable de pouvoir d’achat pour les familles dans cette période difficile et dans un contexte économique difficile« , conclut Emilie Marty.