A votre avis, quel est l’état de santé de l’Agence départementale d’insertion ?
L’ADI est dans une situation très difficile. Il n’y a jamais de quorum lors des réunions, et les membres du personnel attendent depuis longtemps une reconnaissance de leur travail et des promotions. Il y a eu des réponses à quelques questions, sauf qu’il y a des problèmes avec certaines personnes.
Vous déplorez une gestion à la personne ?
Je pense que la gestion du personnel ne doit pas être individualisée. La politique en matière de gestion humaine doit être globale. Si on reconnaît la qualité du travail de l’ADI, on reconnaît l’ensemble de son personnel. L’opposition départementale réclame plus de clarté dans ce domaine.
C’est-à-dire ?
Comment peut-on faire fonctionner l’Agence qui accompagne le social et les fondamentaux du Conseil général sans président attitré de la commission de l’Agence départementale d’insertion. Certaines décisions ont été revues, celles-ci étaient entachées d’irrégularités, car celui qui présidait la commission n’était pas nommé par la présidente.
Le climat est si particulier aujourd’hui à l’ADI ?
Il a failli y avoir du retard sur les salaires au mois de mars, parce que les délibérations n’avaient pas été validées par le contrôle de la légalité. Le contexte actuel ne contribue pas au développement et à l’optimisation de l’insertion. Les bénéficiaires du RMI ont besoin d’être mieux accompagnés alors qu’il y a de moins en moins de travailleurs sociaux d’insertion familiale à l’intérieur de l’ADI. Il y a également moins d’actions sur le logement…
Il y a un objectif particulier au fonctionnement actuel?
Le Département semble dire « je veux reprendre toutes mes compétences« . Mais, je pense qu’aujourd’hui le bénéficiaire du RMI est totalement oublié dans cette situation. C’est ce que nous reprochons à la majorité du Conseil général.
Vous avez l’impression que l’avenir de l’ADI ressemble de plus en plus à celui de l’ARAST ?
Nous nous disons : stop à ce qui a été fait à l’ARAST, il ne faut surtout pas refaire la même chose à l’ADI. Le projet 2010 – 2011 est de faire en sorte qu’avec le gouvernement et le ministre de l’insertion, nous puissions amener aux Réunionnais le RSA. Il est temps que le RSA soit éligible à l’ensemble des Réunionnais.
C’est la prochaine étape.
Oui. Il y a eu le RSTA, maintenant il faut passer à la dernière étape RSA. Il faut le faire avec l’Agence départementale d’insertion. Il ne faut éviter que le Département remette la main sur tout. Il faut savoir laisser les autres travailler. On ne doit pas politiser les dossiers d’insertion…
Vous pensez que l’ADI va disparaître comme l’ARAST ?
Comme c’est parti, au fur et à mesure, il y a de moins en moins de personnel, au fur et à mesure, il y a de moins en moins de compétences. A un moment donné, la question sera : « Madame la présidente pourquoi avez-vous voulu fermer au fur et à mesure les grands secteurs d’insertion à l’intérieur de l’ADI? » Le Département a voulu reprendre les compétences de l’ADI, je pense que c’est une erreur fondamentale, comme l’erreur qu’elle a faite pour l’ARAST…”