Les membres du CHSCTL (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) du GHSR (groupement hospitalier Sud Réunion) ont écrit un courrier le 23 juin dernier à Patrick Goyon, le directeur du site du CHU Sud, pour l’informer qu’ils lançaient une procédure d’alerte concernant le service restauration de l’hôpital du Sud de l’ile.
A les écouter (voir copie du courrier ci-dessous), ce service qui confectionne à la fois les repas des patients et ceux du personnel, « est actuellement en sous-effectif avec une surcharge de travail pour le personnel« . Toujours selon les élus du personnel, « plusieurs congés maladies dues aux conditions de travail difficile et aux pressions constantes (…) entrainent des dysfonctionnements et mettent le personnel en danger« . Et le service n’est semble-t-il assuré qu’au prix de « pressions et de compensations (…) faites tous les jours pour trouver des volontaires« .
A la suite de quoi les membres du CHSCT demandent à la direction la réalisation d’une enquête ou d’un audit « pour confirmer ou infirmer ces perturbations« .
Ce n’est pas la première fois que l’on parle de ce service des cuisines du GHSR. Déjà, en décembre de l’année dernière (voir documents ci-dessous), le directeur de l’ARS (agence régionale de Santé) avait écrit en recommandé au directeur du CHU pour lui rappeler que « des infractions à la législation et des non-conformités majeures dans le fonctionnement, au niveau du plan de maîtrise sanitaire ainsi qu’en matière d’équipement, d’entretien et de nettoyage/désinfection des locaux » avaient été constatés lors d’une visite de contrôle effectuée en septembre 2015.
« Compte-tenu des graves manquements aux règles d’hygiène constatées lors de ce contrôle« , l’ARS avait exigé que des travaux de nettoyage et de désinfection, de rangement des locaux et des équipements, ainsi que la fourniture « des documents et procédures attestant de la maîtrise des règles d’hygiène alimentaire » soient réalisés sous quinzaine.
Il est vrai que la liste des infractions relevées remplit 7 pages en format A4. On y relève par exemple « la présence d’infiltrations et de moisissures« , des « plafonds troués« , « les peintures en lambeaux« , « des eaux stagnantes au sol« , « absence totale d’entretien et de nettoyage/désinfection des locaux« , « le quai de réception (de la cuisine, NDLR) est encombré par un stockage de matériel usagé avec une accumulation de tas de détritus et de nuisibles morts« , « chambre froide négative« , etc…
Malheureusement, il est apparu, lors d’une contre-visite effectuée le 3 novembre, que les prescriptions de l’ARS du mois de septembre n’avaient été que « partiellement réalisées« . Ce qui avait entrainé une mise en demeure, « dans un délai maximum de 2 mois« , de réaliser les travaux exigés.
Et en cas de nouveaux manquements à l’issue de cette période, les services de l’ARS se réservaient le droit de « dresser procès-verbal, et prendre les mesures administratives nécessaires pour faire cesser les risques pour les usagers« .