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Crise requins : Une lettre ouverte réquisitoire contre la mairie de St-Paul et la préfecture

Suite à la mise en ligne d’une note interne à la mairie de Saint-Paul rédigée par un directeur général adjoint des services, adressée en copie aux élus et au DGS, et répondant aux maîtres nageurs postés sur les plages qui avaient signalé une recrudescence de requins à proximité des plages ([cliquer ici pour lire l’article]urlblank:http://www.zinfos974.com/Selon-une-note-interne-de-la-mairie-de-St-Paul-H-Bello-et-l-Etat-auraient-volontairement-minimise-le-risque-requin-en_a59585.html […]

Ecrit par . – le mardi 23 juillet 2013 à 16H50

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Suite à la mise en ligne d’une note interne à la mairie de Saint-Paul rédigée par un directeur général adjoint des services, adressée en copie aux élus et au DGS, et répondant aux maîtres nageurs postés sur les plages qui avaient signalé une recrudescence de requins à proximité des plages ([cliquer ici pour lire l’article]urlblank:http://www.zinfos974.com/Selon-une-note-interne-de-la-mairie-de-St-Paul-H-Bello-et-l-Etat-auraient-volontairement-minimise-le-risque-requin-en_a59585.html ) et décidant sciemment de ne pas prendre des mesures permanentes d’information du public face au risque requin, les commentaires vont bon train sur Facebook.

C’est ainsi qu’un internaute signant « Un citoyen lanceur d’alerte » a publié un dossier, argumenté juridiquement, dressant un véritable réquisitoire contre la mairie de Saint-Paul et l’Etat, les accusant d’avoir volontairement et en toute connaissance de cause fait prendre des risques énormes à des baigneurs ou surfeurs, avec les résultats que l’on sait, pour ne pas créer de psychose dans la population.

Nous vous proposons intégralement ce dossier ci-dessous…

 

Mes chers concitoyens de la Réunion,

Comme moi, en votre qualité d’usager habituel domaine public maritime (DPM) de la Réunion, vous vous interrogez sur le fait de savoir si les récentes attaques de requin intervenues sur des usagers ne sont pas la résultante de l’imprudence et de la négligence des personnes en charge de la gestion de ce domaine public alors qu’une étude de l’IFREMER de 1997 pointait clairement le risque requin auquel nous sommes aujourd’hui tous confrontés.

Comme moi, vous vous étonnez de voir qu’il ait fallu attendre les attaques répétées de 2011, 2012 et 2013 et une décision de justice rendue à l’encontre de l’Etat pour que des mesures de prévention et de protection appropriées soient enfin annoncées en vue d’une mise en œuvre « rapide » par les personnes responsables de la sécurité des usagers du domaine public maritime.

Aujourd’hui, je dois malheureusement constater que ces morts ne sont que les fruits indigestes d’une absence volontaire de prévention suffisante selon un plan funeste imposé par les représentants de l’Etat, au plus tard en décembre 2008, et avec la collaboration zélée de la Ville de Saint-Paul.

En effet, on vient de m’adresser la copie d’une note interne de la Mairie de Saint-Paul du 22 décembre 2008 à destination des maitres-nageurs sauveteurs des plages de la ville portant sur le « Risque Requins« , dont il ressort que selon le Directeur Général des Services qui en est le signataire : « Que par courrier du 22 septembre 2008, vos coordonnateurs ont attiré notre attention sur le risque de présence ou d’attaque de requins dans les  zones de baignades surveillées… » ; « Que nous avons [la commune], à cette occasion, saisi de cette question Monsieur le sous-préfet de Saint-Paul qui nous a répondu que la mise en œuvre d’un plan d’alerte départemental serait susceptible d’alimenter la psychose du danger requin alors que le risque demeure faible et qu’il   appartient au Maire de prendre les mesures adéquates de police des baignades dans sa zone de responsabilité« . « Compte tenu de ce qui précède, nous vous informons que nous n’envisageons pas de prendre des mesures permanentes d’information du public face au risque requin« . « C’est ainsi qu’en l’absence d’information sur la présence de requin aux abords ou dans une zone de baignade surveillé à un moment donné, votre responsabilité ne saurait être engagée si la  flamme verte est hissée… » « Enfin, l’information au public dans ces situations doit rester particulièrement mesurée et en aucun cas alarmiste« …

A mon sens, si le directeur général de la ville de Saint-Paul a bien rapporté la volonté expresse du Sous-préfet de Saint-Paul à laquelle s’est manifestement rangée Madame Bello, il devient incontestable que c’est en toute connaissance de cause que l’on aura refusé d’informer les Réunionnais sur les risques encourus et qu’on se sera abstenu d’ordonner les mesures propres à prévenir, même par la simple information du public, de ce risque requin.

L’Etat et le  maire de Saint-Paul ont donc bien fait sciemment un arbitrage entre la sécurité des citoyens et des intérêts particuliers qui restent à découvrir.

Ce choix de l’état, relayé sans révolte par la ville de Saint-Paul, tendait ainsi dès 2008 à minimiser l’information des usagers et à prendre des mesures uniquement destinées à limiter l’éventuelle responsabilité du Maire. Rien n’était donc prévu dans le but de préserver la sécurité des usagers. Bien au contraire !

En effet, la ville de Saint-Paul, en venant indiquer qu’en « l’absence d’information sur la présence de requin aux abords ou dans une zone de baignade surveillée » cherche délibérément le moyen de s’exonérer, par abstention volontaire, de toute responsabilité en cas d’attaque mortelle  survenant  lorsque  la  flamme  verte  est  hissée : « C’est ainsi qu’en l’absence d’information sur la présence de requin aux abords ou dans une zone de baignade surveillée à un moment donné, votre responsabilité ne saurait être engagée si  la flamme verte est hissée… » On croit rêver ! Véritablement  on croit rêver sur le sens de l’action administrative à la Réunion !

C’est donc froidement que le Maire de Saint-Paul a collaboré avec l’Etat dans une démarche mensongère à l’égard de la population de la Réunion consistant à prétendre que les surfeurs sont exclusivement fautifs et que les baigneurs ne risquent rien. Circulez, il n’y a rien à voir! Ce ne sont que des imprudents !!! Un ou deux morts par an ne justifient donc pas pour l’Etat, main dans la main avec Saint-Paul, la mise en œuvre d’un plan administratif de prévention des risques en ce que cela pourrait être préjudiciable à certains intérêts particuliers.

Ce choix de désinformation de la population au regard du risque requin qui était parfaitement connu et à tout le moins hautement prévisible a entrainé des morts inutiles.

Ce choix, c’est celui des blessés aux terribles mutilations, celui de familles entières dans un chagrin aussi effroyable qu’injuste.

Ce choix, c’est aussi celui de la mise à mort de la filière surf à l’ile de la Réunion en venant considérer que la montagne se suffit à elle-même et que le surf est un aspect négligeable dans notre image touristique.

Ce choix a induit le résultat inverse à celui qui a sans doute été projeté : le déclin progressif de l’ensemble de notre filière touristique est en cours et ce ne sont pas les millions dépensés, notamment en communication, par la Région qui parviennent à arrêter cette spirale dangereuse pour notre économie.

Ce choix impliquait à moyen terme une accélération de la décomposition des lagons de la Réunion dont les objectifs de protection ont été subitement abandonnés par l’administration pour les voir transformés en parc à baigneurs qui seraient entièrement protégés par la barrière de corail.

Ce choix funeste, c’est celui d’une administration qui a considéré qu’un acte simplement réglementaire (la réserve marine) devait s’imposer tel un dogme sacré jusqu’à la violation de la loi fondamentale sur le droit à la vie!

Ce choix fautif justifie que l’on recherche les responsabilités encourues par ceux qui ont pris ces décisions contre la population de la Réunion et son intérêt général. La population doit connaitre les causes d’un tel dysfonctionnement de l’Etat et d’une collectivité territoriale à la Réunion et être informée sans délai sur les mesures de nature à éviter toutes formes de récidives liberticides de ces autorités déviantes.

Se pose en outre pour l’établissement des responsabilités la question de savoir à qui aurait pu nuire la prétendue « psychose de la population » si un plan de prévention des risques avait été mis en place dès 2008,  comme l’Etat ne manque pourtant pas de l’imposer en matière d’inondation à la Réunion. Est-ce la filière touristique que  l’on voulait protéger alors qu’elle se relevait à peine de la crise « chikungunya« ?

A ce jour le résultat obtenu par ce choix désastreux du mensonge est catastrophique. Le développement touristique est au point mort et ses acteurs subissent de plein fouet une véritable crise « requin » synonyme de chômage pour nos jeunes.

L’Etat a donc commis une faute d’une exceptionnelle gravité dans ce choix très clairement exprimé en 2008 et qui aura finalement conduit, après de trop nombreuses victimes, à ce que le gouvernement annonce, sous l’injonction du juge des libertés fondamentales, la mise en œuvre sans délai de mesures qui seraient de nature à nous assurer une prévention effective cette fois !

Cela ne fait qu’au moins trois années de retard sur le dos des familles que tous ces morts ont endeuillées ! Justice doit leur être rendue !

Les procureurs locaux de l’autorité de poursuite devraient me semble t-il se saisir immédiatement d’office de cette problématique qui a causé un trouble exceptionnel à l’ordre  public et dont la cause se trouve bien au de la simple négligence administrative. En effet, il est manifeste que des fautes pourraient être caractérisées au regard de la loi pénale qui réprime le délit de mise en danger délibérée de la personne d’autrui par manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi (article 121-3 du code pénal). La loi réprime également « le fait d’exposer directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures » (article 223-1 du code pénal). Ainsi les personnes physiques qui n’ont pas causé directement le dommage, mais qui ont créé ou contribué à créer la situation qui a permis la réalisation du dommage ou qui n’ont pas pris les mesures permettant de l’éviter, sont responsables pénalement s’il est établi qu’elles ont, soit violé de façon manifestement délibérée une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, soit commis une faute caractérisée et qui exposait autrui à un risque d’une particulière gravité qu’elles ne pouvaient ignorer.

Ici, à la Réunion, tel est manifestement le cas. Justice doit être rendue !

Un citoyen lanceur d’alerte

 

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