Ce mercredi soir, l’Assemblée nationale a été le théâtre d’un débat surréaliste concernant l’accord sensé régler la crise grecque. Un débat dont les députés non inscrits, seules voix véritablement indépendantes, ont été volontairement exclus.
Tous les groupes, à l’exception du groupe socialiste, ont dénoncé, à juste titre, le caractère anti-démocratique et anti-économique de l’accord imposé à la Grèce par l’Allemagne et ses alliés. Pourtant, les députés ont voté ce texte inique presque comme un seul homme, par 412 voix contre 69.
Il faut saluer le courage des 2 députés socialistes, 42 députés républicains et UDI, 15 députés du front de gauche, 3 députés écologistes et 7 députés non inscrits, dont Nicolas Dupont-Aignan qui ont osé s’opposer à ce texte.
Les députés Réunionnais, en bons godillots, ont fait passer la discipline de parti avant l’honneur et le bon sens. Il faut néanmoins noter l’abstention de Patrick Lebreton et l’opposition d’Huguette Bello.
Dans ce débat, la palme de la malséance doit être décernée sans conteste au président du groupe des Républicains, Christian Jacob, qui s’est autorisé à tancer le peuple grec et à lui donner des leçons de morale et de bonne gestion, oubliant au passage l’état d’endettement croissant dans lequel se trouve notre pays et la responsabilité conjointe de l’UMP et du PS dans cette situation.
Au regard des résultats du vote de la grande majorité de la représentation nationale, comment ne pas comprendre (sans l’approuver) que Alexis Tsipras ait finalement cédé aux injonctions de ses créanciers, avec un soutien aussi « solide » que celui du gouvernement (sans mandat) de la France…
Ce soir, le vote du Parlement français (le sénat a suivi le même chemin) est celui de la peur face à l’évidence : la crise grecque peut faire exploser la zone euro et l’Union européenne. Mais la lâcheté ne résout jamais les crises, elle les aggrave.
Hugues MAILLOT