Jean-Philippe Telef, 48 ans, a toujours vécu avec sa mère avec qui il entretient une relation fustanelle. Une situation qui fait de lui la cible des moqueries incessantes de Paul Mahot. Ce dernier est un marginal de 64 ans et très peu apprécié de la communauté. Depuis dix ans, il multiplie à l’égard de l’accusé les insultes, les gestes provocateurs et vulgaires.
Le point culminant est atteint la veille de la bagarre mortelle. Paul Mahot prend à partie Jean-Philippe Telef et mime des gestes obscènes en prononçant le nom de la mère de l’accusé. Le lendemain une bagarre éclate. La victime fortement alcoolisée recule sous les gifles et les coups et se cogne la tête contre un muret. Une chute qui entraînera un traumatisme crânien, un œdème cérébral et provoquera finalement l’asphyxie de Paul Mahot. L’accusé déclare ensuite avoir pris peur et être rentré chez lui pour attendre les forces de l’ordre.
Les nombreux témoins sur place confirment à quelques divergences près cette version des faits. Pour le bâtonnier Georges-André Hoarau qui défend Jean-Philippe Telef, ces faits sont le résultat d’une accumulation de longue date. Son client est rongé par la culpabilité.
La communauté s’estime soulagée de la disparition du gramoune insupportable et malade. D’ailleurs, l’accusé a reçu beaucoup de soutien lors de son procès.
L’avocat général avait requis sept ans d’emprisonnement à l’encontre de Jean-Philippe Telef. Il a finalement écopé de cinq années. L’accusé a déjà effectué 19 mois de détention pendant lesquels sa mère est décédée.