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Correctionnelle: Un futur enseignant et une fillette de 10 ans…

Lui avait 23 ans au moment des faits, elle à peine 10. Leurs familles sont (étaient) amies et les deux « protagonistes » (appelons-les comme ça) étaient souvent amenés à se rencontrer, seuls.   Le jeune homme est étudiant, possède un CAPES en lettres et se destine à l’enseignement. Sa conception des relations maître-élève l’a manifestement très […]

Ecrit par Jules Bénard – le vendredi 24 janvier 2014 à 11H29
Lui avait 23 ans au moment des faits, elle à peine 10. Leurs familles sont (étaient) amies et les deux « protagonistes » (appelons-les comme ça) étaient souvent amenés à se rencontrer, seuls.
 
Le jeune homme est étudiant, possède un CAPES en lettres et se destine à l’enseignement. Sa conception des relations maître-élève l’a manifestement très vite dépassé.
 
Les jeux innocents du je-te-touche-tu-me-touches ont vite dérapé pour en arriver aux attouchements légers d’abord, puis de plus en plus appuyés. S’ensuivent, au fil des semaines, des glissements de plus en plus dangereux qui n’aboutiront quand même pas au pire. Mais il y a, au final, des attouchements sexuels, des actes d’amour simulés, et ce qui s’apparente à un début de fellation. Bref, du très grave.
 
Cet homme, qui ressemble plutôt à un ado attardé, ne parvient pas à expliquer son attitude dont il reconnaît le caractère coupable. Le plus surprenant est qu’il a été animateur de camps d’adolescents et que jamais il ne lui a été reproché quoi que ce fût. « Mais alors, pourquoi cette gamine précisément ? », insiste le procureur Saunier. Autant souffler dans une contrebasse !
 
Autre sujet d’étonnement soulevé par l’accusateur public : comment se fait-il qu’il ait fallu un coup de fil anonyme aux autorités pour que s’enclenche l’action judiciaire alors que les parents étaient au courant depuis un an au moins ?
 
La mère expliquera seulement qu’elle n’avait pas le courage de prendre les devants et a préféré faire appel à une personne de confiance. Bon…
 
Dire ça à un défenseur de la société ou agiter une muleta sous le nez d’el toro, c’est du pareil au même. Le procureur Saunier a chargé des quatre fers. Insistant sur l’attitude dangereuse du prévenu, il a aussi fustigé la réaction tardive des parents de la victime. Ces derniers n’étant pas poursuivis, l’accusateur a réclamé 3 à 4 ans d’emprisonnement ferme et une interdiction professionnelle de 10 ans au moins, qui empêche l’accusé d’être en contact avec les jeunes.
 
Cela semblait mal barré pour Me Omarjee mais le jeune ténor fait partie des opiniâtres qui rentrent dans le mur quand ils ne peuvent le contourner.
 
S’élevant contre une accusation « qui dénature les faits et remet en cause les conclusions des experts psychiatres », Me Omarjee insiste sur le fait « qu’on ne peut condamner sur des supputations » et réclamait la relaxe pour une partie des faits.
 
Appel entendu en partie : certains faits sont écartés et la peine moins lourde que celle demandée par l’accusateur : 3 ans dont 18 mois avec sursis, 5 ans d’interdiction professionnelle dans l’enseignement.
 
En assistant aux débats, en regardant cet accusé emprunté dans son attitude et flou dans ses explications, me revenait en mémoire un autre procès. C’était dans les années 70, je faisais mes débuts dans le métier.
 
Un jeune adulte à peine conscient de ses actes (il avait violé puis tué une adolescente) encourrait la peine de mort. A la fin de sa plaidoirie formidable, son défenseur, le grand Isorni, avait lancé :
 
« Pourquoi a-t-il aimé comme une femme cette fille qui n’en était pas une ? Mais parce que lui-même n’est pas un homme ! »
 
L’apostrophe, restée célèbre dans les annales, sauva la tête de l’accusé.

 

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