Hier et pour la première fois, le tribunal correctionnel tenait une audience spéciale environnement. Une audience amenée à se reproduire dans les mois qui viennent tant les dossiers sont nombreux à la Réunion.
Si la plus grosse affaire, celle mettant en cause Bernard de Palmas, propriétaire terrien à Sainte-Marie, accusé d’avoir défriché illégalement plusieurs hectares de forêt protégée, a été reportée au 11 juillet prochain, une dizaine de pêcheurs marrons se sont retrouvés à la barre pour répondre de leurs activités illégales dans la zone de la réserve marine.
Si la période de prévention et de pédagogie délivrée par les agents de la réserve est finie, s’ouvre désormais la période judiciaire pour certains irréductibles. Le point commun de l’ensemble des prévenus présents devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis, ils tous ont été plusieurs fois avertis par les agents de surveillance de la réserve.
Pour leur défense, ils expliquent devant le président du tribunal pratiquer la pêche pour le « loisir« , pour « faire un cari » ou pour faire comme le « grand-père« , peut-on lire dans les colonnes du Journal de l’Île ce matin. Des excuses qui ne passent plus pour le substitut du procureur, Pierre Martello, qui invoque la protection de la nature à laquelle les traditions doivent « s’adapter« .
Les pêcheurs marrons sont condamnés à des amendes allant de 2 à 3.000 euros, à une interdiction de pratiquer la pêche et la confiscation de matériel. Certains écoperont même d’une peine de prison avec sursis.