Il y avait embouteillage cet après-midi au niveau de la bretelle de sortie de l’Etang Saint-Paul. Comme tous les jours de la semaine en fait. Mais ce qui a fait encore plus lever le pied des automobilistes, c’était la présence de gendarmes : 7 gendarmes de l’escadron départemental de sécurité routière.
En tout, une trentaine de véhicules sera arrêtée. Mais outre le contrôle de routine concernant le permis ou l’éventuel défaut d’assurance, les questions des forces de l’ordre se sont dirigées pour la première fois sur la présence ou non des fameux ethylotests.
« La tendance est que les automobilistes ont conscience de l’obligation qui leur est faite de détenir l’éthylotest depuis l’application du décret. Néanmoins, nous savons que ce produit n’est pas forcément approvisionné » reconnaît le capitaine Stéphane Meyblum, commandant de l’escadron départemental de sécurité routière (EDSR).
« Je ne pense pas que cette loi soit réellement utile » coopère avec le sourire Léona, une automobiliste arrêtée. Ses papiers sont bien là mais pas d’éthylotest dans la boîte à gants. « Oui, je l’achèterai même si je ne suis pas quelqu’un qui consomme d’alcool ».
Une voiture école passe par là. L’occasion est trop belle pour l’escadron de la gendarmerie de Saint-Paul. La voiture école se range. « J’ai l’éthylotest ! » sourit fièrement le moniteur qui se dirige vers le coffre du véhicule. « C’est bien, et c’est même un éthylotest NF (norme française) ajoute le capitaine de gendarmerie. « La norme CE ne veut rien dire, c’est simplement un code commercial, c’est bien la norme française qui est recherchée. »
Tirer les oreilles du patron
Plus tard, un autre automobiliste s’en tire avec un avertissement verbal. « C’est un véhicule de fonction » se dédouane-t-il. « Depuis l’entrée en vigueur du décret, vous êtes considéré en infraction et susceptible d’une amende de 11 euros » prévient le gendarme. « Vous direz à votre employeur d’équiper votre véhicule d’un éthylotest ». La leçon semble passer. Pareil pour un chauffeur de bus scolaire quelques minutes après.
D’ailleurs, même si cette obligation prévoit la présence d’au moins un éthylotest, le capitaine Stéphane Meyblum voit plus large. « Je préférerais que les automobilistes en possèdent deux. Un pour l’auto-test, et un autre en cas de contrôle sur la route ». Avec cette opération de sensibilisation sans frais, le commandant de l’escadron départemental de sécurité routière espère une chose : « le 1er novembre, les automobilistes ne pourront plus dire qu’ils n’étaient pas au courant. »