Voyager dans l’océan Indien malgré une insuffisance rénale… Pas évident pour les patients qui doivent avoir recours à une séance de dialyse de quatre heures, trois fois par semaine.
Mais cela sera peut-être possible dès l’année prochaine, grâce à un projet qui allie dialyses et croisières. C’est à l’occasion du colloque sur le tourisme organisé au Sénat par la Délégation sénatoriale à l’outre-mer et la FEDOM (Fédération des entreprises d’outre-mer), le 30 septembre dernier, que le projet a été présenté, en présence de la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin.
A sa tête, Jeanne Loyher, directrice régionale des Sociétés de dialyse Réunion/Mayotte. « Pouvoir partir en vacances comme les autres permet de préserver un peu d’autonomie, affirme-t-elle, et la liberté est indispensable à la stabilité psychologique des patients ». Or selon une étude du CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) de 2010, une personne sur dix déclare ne pas pouvoir voyager pour des raisons de santé et les personnes souffrant d’insuffisance rénale chronique sont les premiers concernés.
Dans la séquence « diversification de l’offre touristique » du colloque, elle a présenté son projet de croisières pour les personnes atteintes d’insuffisance rénale, une première pour l’Outre-mer.
Des générateurs et le personnel nécessaires seraient à bord des bateaux de croisière et permettraient aux patients réunionnais de faire plusieurs escales aux Seychelles, à Maurice, à Rodrigues… Un prix groupé pour 16 patients d’environ 1.600 euros chacun, dépendant du nombre d’escales. Un prix qui ne diffère pas de la norme, précise Jeanne Loyher.
Cinq générateurs (quatre et un générateur de sécurité) pour 16 personnes et trois séances de dialyse par semaine. C’est ce qu’elle propose aux compagnies de croisière, comme Costa qu’elle a déjà rencontrée.
« Le projet a été bien reçu et nous sommes optimistes, annonce-t-elle. On espère pouvoir le réaliser en février ou mars 2016. J’ai préféré ne pas voir trop grand pour être sûre que cela se concrétise, mais il serait possible d’étendre le projet à la Chine, également, qui s’intéresse de plus en plus à La Réunion ».
Jeanne Loyher repart vers la métropole dans deux semaines pour discuter du projet avec le conseiller spécial de la ministre des Outre-mer.