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Conseil général: L’opposition pointe du doigt un risque futur de déficit

Ce matin, les élus du Conseil général se sont réunis pour la première assemblée plénière de l'année. Au menu, le vote rectificatif du budget primitif 2013 après avis de la Chambre régionale des comptes (CRC), sur les aides exceptionnelles attribuées par l'Etat dans le cadre du Fonds de soutien aux départements en situation difficile. Si le budget rectificatif a été adopté, les incertitudes entourant le montant alloué restent d'actualité. Des discussions sur le budget qui ont dérivé immanquablement sur l'acte III de la décentralisation, qui offre la possibilité aux collectivités d'avoir plus de compétences.

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 27 mars 2013 à 14H17

« C’est un budget rectifié sous le signe de la sincérité et de l’efficacité« , explique en préambule la présidente du Conseil général, Nassimah Dindar. En décembre dernier, le Département avait voté un budget en équilibre mais sans avoir la certitude d’obtenir les recettes de l’Etat, d’un montant de 13 millions d’euros, dans le cadre du Fonds exceptionnel de soutien aux départements en difficulté. Après saisie de la CRC par le préfet, la Chambre a notifié au Département la sincérité de son budget, bien que le montant des recettes, 8 millions d’euros, soit inférieur au montant espéré par le Conseil général. La présidente du Conseil général rappelle une nouvelle fois que l’Etat a décidé de geler et baisser les dotations aux collectivités. « On nous demande de faire des économies. L’Etat a gelé et baissé ses dotations, or nos dépenses augmentent. Nous avons voté des dispositifs au Conseil général non obligatoires pour aider les Réunionnais qui en ont besoin. Par exemple, dans le budget présenté aujourd’hui, les aides sociales non obligatoires représentent 39 millions d’euros versés aux établissements médicosociaux« , précise Nassimah Dindar. Et pas question pour le Département de modifier ses missions.

Pour remédier à cette situation, de nouvelles recettes ont été trouvées via le fonds de mobilisation pour l’insertion et la taxe spéciale sur les carburants pour un montant de 5 millions d’euros. « La situation financière difficile de notre collectivité, nous oblige a ramené par prudence de 13 à 8 millions d’euros la compensation de l’Etat (…). Mais la présidente ne peut pas porter toute seule ce dossier, les parlementaires doivent aider et porter ce dossier pour obtenir une rallonge« , explique Joseph Sinimalé, conseiller général.

Un risque de déficit au Département ?

Du côté de l’opposition, Cyril Melchior s’inquiète du montant non arrêté par le Département. « Par rapport au budget du Conseil général, la somme peut paraitre anodine, mais rien ne certifie que le Département aura cette somme. Nous n’avons pas plus de certitude par rapport au mois de décembre. La collectivité n’est pas soutenue par le gouvernement« , souligne-t-il. Plus inquiétant selon lui, parmi les critères retenus par l’Etat pour avoir droit aux recettes du Fonds de soutien, figure la perspective de déficit de la collectivité. « Aujourd’hui il faut admettre un risque fort que le Département aille vers une situation de déficit. Aujourd’hui, l’Europe sauve les banques, demain ce sera au tours des collectivités et des Départements. On s’achemine vers une situation grave. L’acte III de la décentralisation aurait pu permettre d’apporter des corrections, mais pour le moment il n’apporte pas de solutions aux problèmes financiers, uniquement sur des questions organisationnelles. Le chemin proposé par le gouvernement n’est pas celui qui nous amènera en dehors de la crise« , ajoute-t-il.

« Le baisement c’est maintenant ? »

L’acte III de la décentralisation pourrait-il être la solution aux problèmes des collectivités locales ? Oui à en croire opposition et majorité au Conseil général. « Il faut mettre en place un plaidoyer pour l’intérêt général de la Réunion. Sinon nous aurons un réflexe de parti ou de camps politiques. On doit interpeller suffisamment l’Etat pour que les intérêts de la Réunion soient pris en compte« , explique Pierre Vergès, vice-président du Conseil général. Dans la majorité composite du Département, le groupe PS est silencieux après les attaques contre le gouvernement. Un silence que ne manque pas de relever Daniel Gonthier, conseiller général de l’opposition. « Je n’entends pas Gilbert Annette et son groupe politique majeur. Le baisement c’est maintenant ?« , s’interroge-t-il. « Pour travailler sans amertume, on doit travailler ensemble. On ne doit pas continuer dans les querelles stériles. C’est la Réunion qui souffre à plus de 70% et l’acte III de la décentralisation a besoin de l’ensemble de nos intelligence pour fonctionner« , ajoute Daniel Gonthier.

Si le vote du budget primitif rectifié a été validé, moins l’abstention du groupe Objectif Réunion et Axel Vienne du PS, Nassimah Dindar a rappelé aux conseillers généraux la nécessité d’arriver à se rassembler « sans entrer dans les batailles électorales à venir« . « Nous avons entendus les cris de la jeunesse, des personnes prêtes à se tuer pour avoir une pérennisation de leur emploi, c’est la parole de la désespérance dans la population réunionnaise. On montre du doigt les élus. Je voudrais que l’ensemble des conseillers, des parlementaires soient d’accord pour demander au gouvernement une prise en compte de la situation réunionnaise« , conclut Nassimah Dindar.

Tous les élus sont unanimes pour ne « pas rater » l’acte III de la décentralisation. Reste à savoir s’ils pourront mettre de côté leurs étiquettes politiques pour faire avancer la Réunion dans le même sens.

 

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