Le tribunal correctionnel de Saint-Denis a rendu ce matin son délibéré dans le conflit opposant l’avocat Philippe Creissen à ses voisins de Saint-André.
Le médiatique avocat de Thierry Robert écope de quatre mois de prison avec sursis et doit s’acquitter de 3.720 euros de dommages et intérêts. Quelques minutes après le jugement, l’avocat a décidé de faire appel auprès du greffe.
En 2008, un différend pour un droit de passage entre voisins éclate chemin Couturier, à Bras des Chevrettes. Alors que certains riverains s’accordent pour que la mairie goudronne le chemin utilisé depuis plus de 30 ans, l’avocat en revendique la propriété. S’en suivra des montées de tension entre les protagonistes qui déboucheront sur des gardes à vue.
« La décision de ce matin confirme bien ce que je pense de la justice à Saint-Denis », se désole Me Creissen, qui soutient qu’un élément apporté par ses soins il y a un an n’a toujours pas été instruit par le parquet. Il s’agit d’un faux en écriture que l’avocat impute aux policiers de Saint-André. « Ils prétendent que j’étais entendu dans leurs locaux où j’aurais proféré des propos racistes, alors que dans le même temps j’étais entendu à Malartic, il y a quelque chose qui coince », explique l’avocat qui ne possède pas encore le don d’ubiquité. « Il s’agit d’un faux évident. Pourquoi depuis un an, un juge d’instruction n’est pas désigné ? », demande-t-il.
La décision de ce matin ne « lui fait ni chaud ni froid », affirme Me Creissen qui maintient « la légitime défense » face aux jets de galets de ses voisins auxquels il avait répliqué par des tirs avec une petite carabine à plomb. « Si j’avais été condamné dans une affaire de fraude, là j’aurais été touché, mais dans un cas de légitime défense, et connaissant mon caractère… », témoigne-t-il, indifférent, mais toujours aussi remonté contre les méthodes du tribunal.
L’avocat doit maintenant attendre le rendu des motivations du juge pour comprendre: « comment a-t-il pu écarter la thèse de la légitime défense alors que mon voisin a reconnu avoir jeté des galets ? », poursuit l’avocat qui prend appui sur des cas d’actualité qui ont montré que tant que la dernière juridiction n’est pas saisie, sa version des faits peut être reconsidérée.