Tensions et crispations étaient palpables ce matin devant la société Cotrans Automobiles au Chaudron, où une soixantaine de militants syndicaux de la CGTR et des grévistes ont filtré les entrées et manifesté leur colère « contre la remise en cause par la direction du droit syndical au sein de l’entreprise », explique Jacques Bhugon, secrétaire général de la branche auto-moto de la CGTR.
L’affaire qui a mis le feu en poudre est la « descente illicite » jeudi dernier, « de la direction avec un huissier à ses côtés » et avec « le soutien sur place de membres de la CFDT« , pour saisir « des documents syndicaux », assure le syndicaliste. Un ordinateur a aussi fait les frais de « ce vol« , comme le qualifie sans détour Jacques Bhugon.
Pour le secrétaire général du secteur, « c’est avant tout une campagne de déstabilisation menée à l’encontre de la CGTR« . « La direction agit comme dans une série de l’inspecteur Navarro. Elle débarque dans un local syndical et prend ce qu’elle veut. Cette attaque du droit syndical relève du droit pénal« , précise-t-il.
« Nous mènerons d’autres actions »
Une guerre des nerfs avec la direction est désormais entamée sur le terrain. « Nous irons jusqu’au bout dans ce combat syndical. Et si demain nous ne sommes pas entendus, nous mènerons d’autres actions », poursuit Jacques Bhugon.
Un mouvement de contestation qui cristallise derrière lui une foule de « ressentiments » entre la direction et la CGTR. Plusieurs syndicalistes rencontrés ce matin faisaient monter la pression d’un cran, en précisant en coulisse que « la loi Hayot ne passera pas, car ici c’est le Chaudron. Le Code du travail doit être au plus vite respecté, car sinon… « .
Sollicitée pour réagir à cette crise sociale au sein de Cotrans Automobiles, la direction n’a pas souhaité pour l’instant réagir. Un conflit qui risque pourtant de se durcir dans les heures à venir, car les manifestants de la CGTR ont décidé de bloquer les grilles de la société.