Laurent a 52 ans. Motard, il a été condamné a une peine d’un mois et demi pour infraction routière (problème d’assurance, port du casque, excès de vitesse…). Cet ancien employé des Brasseries de Bourbon durant 30 ans a choisi les Travaux d’Intérêt Général (TIG) au lieu de la prison.
« En prison on est privé de liberté, psychologiquement je n’aurais pas supporté. Je pense que j’aurais mis fin à mes jours. Ici, on est actif, considéré comme un homme à part entière », nous explique ce quinquagénaire plein d’espoir, conscient de la chance qu’il a d’échapper à l’incarcération.
Laurent est l’une des deux personnes actuellement en poste à Saint-Denis. Depuis 15 jours, il effectue des TIG, c’est-à-dire qu’il travaille gratuitement pour la commune, notamment au Square de Labourdonnais et au Barachois.
Merlo-Véloupoulé Nalini, adjointe au maire et élue déléguée à la Sécurité à la Ville de Saint-Denis, a en charge le placement des TIGistes (personnes exerçant une TIG) dans les différents secteurs de Saint-Denis. Elle explique: « Il s’agit d’une alternative à l’incarcération pour les peines dites ‘mineures’ (vandalisme, infractions routières, outrage), c’est-à-dire sans violence, pour la prévention de la récidive et le réapprentissage des règles de vie en société. Les TIG ne fonctionnent qu’avec l’adhésion du condamné. Cette mesure est non rémunérée et varie entre 20 heures et 210 heures (20 à 120 heures pour les contraventions et 20 à 210 heures en cas de délit) et offre l’opportunité au condamné d’être utile à la société dans une démarche d’insertion sociale ».
Ce projet est une première pour la ville de Saint-Denis. Il s’agit du fruit d’un travail de plusieurs mois entre la commune, le Juge d’application des peines (JAP) et le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) pour rendre possible les TIG au sein même des services municipaux.