Pour la célébration des 30 ans de l’association musulmane de la Réunion (AMR), un grand colloque international a été organisé en partenariat avec l’Isesco, à l’Hôtel de Ville de Saint-Denis pendant deux jours, jusqu’à ce matin. Un colloque dont la thématique principale était les sociétés composantes musulmanes des îles du Sud-Ouest de l’océan Indien.
« Ce sont les 30 ans de l’AMR, mais également de l’Isesco, le pendant de l’Unesco pour les pays arabes et islamiques. L’Isesco intervient dans le domaine de la culture, de la science et de l’éducation« , explique Houssen Amode, président de l’AMR mais également du conseil régional du culte musulman. Mais ces deux jours de colloques n’avaient rien de « cultuel« , souligne-t-il.
Un colloque principalement tourné autour des « relations » avec les médias et les autorités publiques. « Nous avons discuté sur le travail de communication avec l’opinion publique, mais également à la culture, à l’éducation et au social« , explique Houssen Amode. L’objectif principal de ces rencontres-débats étaient de répondre à un besoin d’information et de partage des connaissances, concernant des territoires riches de leurs diversité humaine et de leur pluralité culturelle et religieuse. Un colloque qui a permis de battre en « brèche » les préjugés tenaces et les raccourcis faciles sur l’Islam et les Musulmans.
« Ici à la Réunion nous véhiculons l’image d’un islam serein, paisible et sans complexe (…). Je suis un musulman laïque et je n’ai pas à recevoir de leçon. Je suis un produit de l’école publique et je sais que la laïcité est une chance et nous permet d’exister en minorité (…). Nous nous épanouissons à la Réunion et dans certains pays, mais ce n’est pas toujours le cas ailleurs« , souligne-t-il. Une réponse apportée à l’image, souvent fausse, véhiculés par les médias qui peuvent être amenés à couvrir des réalités complexes de « façon superficielle et anecdotique« , précise-t-il.
« Nous avons la chance d’avoir une culture réunionnaise, française et d’avoir des origines diverses. C’est la Réunion que l’on aime. On ne vit pas ses situations de rejets comme ailleurs« , ajoute-t-il.
Le but de ce colloque était de faire découvrir et tisser des partenariats tout en mettant l’accent sur l’identité india-océanique et sur l’identité réunionnaise. « Nous nous définissons comme des Réunionnais musulmans, mais comme des Réunionnais avant tout« , conclut Houssen Amode.