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Chronique de la misère ordinaire: Incapable d’être une maman, elle se défoule par la violence

Correctionnelle Sud – Mardi 24/05/2016

Ecrit par Jules Bénard – le mardi 24 mai 2016 à 17H41

Marie, bientôt la trentaine, a du mal à se comporter en maman responsable. Mais a-t-elle seulement voulu en être une ?
Le 29 septembre dernier à Saint-Louis, un agent de sécurité est témoin d’une scène hallucinante devant chez lui : dans la rue, une femme est en train d’asséner une vraie correction, coups de pieds, coups de poings, à une petite gamine qu’elle tient fermement par un bras.

Il sort en vitesse et intervient pour empêcher la furie d’arriver au pire tandis que la môme, tremblante, se réfugie derrière lui puis chez lui. La femme déchaînée, qui n’est autre que la maman de la gamine, profère des insultes, promettant de revenir armée pour faire la peau au courageux homme :  » Ma coupe out’ tête ! «  Ce qui est clair.

Une navrante banalité

Les gendarmes sont vite sur les lieux et il ressort vite de divers témoignages que ces faits seraient habituels.
L’affaire est d’une navrante banalité, si on peut dire.

Voici quelques années, Marie est allée vivre en métropole où elle a vite trouvé du travail. Mais elle y a rencontré aussi un compagnon qui lui a fait cette enfant. A la suite de quoi il l’a abandonnée ; elle est tombée en errance, perdant son emploi, ses repères, ses amis.
Rentrée à La Réunion, elle s’est retrouvée, ici aussi, seule à élever sa fille, cherchant du travail sans jamais en trouver.

Elle tombe dans l’alcool en guise d’illusoire recours, ce qui la rend violente et incapable de supporter la moindre contrariété. La première victime de toute cette misère psychologique et sociale est la fillette qui pourtant, malgré les aléas quotidiens, se révèle d’une vive intelligence.

Un rare niveau de misère sociale et affective

Et c’est là que le bât blesse, la môme de 8 ans se révélant souvent d’une capacité d’analyse et de raisonnement supérieure à celle de sa génitrice. Ce que celle-ci supporte très mal, ce qui la plonge encore plus dans une violence qu’elle est bien incapable de réprimer.
« e ne supporte pas quand elle me réprimande, surtout devant les gens ! « 

Selon le psy, elle a un niveau d’intelligence normal mais un caractère instable, minimisant ses actes et sa violence régulière.
La gamine a été, depuis, placée en famille jusqu’au mois d’octobre.

Marie aime-t-elle sa fille ? Cette fille qu’elle ne désirait manifestement pas ? Certainement. Elle ne demande qu’une chose, c’est que son enfant revienne. Mais sait que cela prendra du temps avant que les relations ne redeviennent normales entre elles, ce que l’enfant réalise et souhaite apparemment aussi.

S’il fut aisé à la partie civile et à l’accusation de mettre en lumière les évidentes fautes de cette femme, Me Chane Ah Sing, pour la défense, s’attacha à pointer du doigt le niveau très élevé de misère sociale et affective au sein de cette fragile union mère-fille.

Contrainte pénale

« La triste réalité est que cette femme est tombée enceinte trop tôt, alors qu’elle n’y était absolument pas préparée. Névrose… psychose… elle est totalement incapable de prévoir les conséquences de ses actes ».

Il ressort simplement de cette démonstration que, comme beaucoup, Marie n’a aucun travail malgré ses recherches avérées, aucune vie sociale, aucune vie amicale, aucune vie amoureuse.
Ce qui est le cas de beaucoup… de beaucoup trop !

C’est aussi pourquoi la substitut Coupry ne s’était pas acharnée contre l’ambulance, réclamant une mesure de contrainte pénale. Cette sanction, rarement appliquée car de création récente, permet de suivre un prévenu dans toutes ses obligations de réinsertion ou de soins.

C’est la peine prononcée par le tribunal : Marie devra se soigner contre son addiction à l’alcool et se faire suivre par un psychologue. Elle devra également trouver du travail sinon une formation, sous peine de se voir appliquer 3 mois de prison pour violences aggravées sur personne sans défense par ascendant.
 

 

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