Zinfos974 : Après deux mandats de président à la tête de la Chambre d’Agriculture, comment qualifieriez-vous votre bilan ?
Jean-Yves Minatchy : Notre bilan est bon. On a réussi à consolider la filière agricole à la Réunion. Nous avons pu éviter une baisse du prix du sucre de 36% en arrivant à négocier une compensation intégrale pour les planteurs. Pour cela on a dû interpeller l’Europe et l’Etat mais nous y sommes arrivés. Autre point de satisfaction, nous avons pu récupérer des terres en friche auprès de certaines communes de l’Ouest pour permettre à des agriculteurs de pouvoir s’installer
Quel est le programme que vous défendez pour cette nouvelle élection ?
Il y a plus de six mois nous avons fait 20 propositions. Nous avons rencontré François Hollande au Salon de l’Agriculture, le ministre des Outre-mer (ndlr: Victorin Lurel) ou encore le ministre de l’Agriculture (ndlr: Stéphane Le Foll). Nous avons soumis nos idées aux parlementaires. Parmi nos grandes idées, il y a les aides à l’installation des jeunes agriculteurs. Pour qu’ils trouvent de la stabilité nous demandons à ce qu’un Smic leur soit versé pendant cinq ans au moment de leur installation. Sur la retraite agricole, nous allons nous battre pour que les agriculteurs puissent partir avec une retraite digne. Le ministre des Outre-mer m’a certifié que le volet sur les retraites serait étudié lors de la prochaine loi sur l’agriculture. On veut également permettre aux petits producteurs l’accès à la restauration scolaire. Pour cela il faut un assouplissement des appels d’offres. C’est un marché qui représente 2 millions de repas par an.
Sur la renégociation de la politique agricole commune en 2014, quelle est votre position ?
Nous allons être très vigilants, mais nous ne sommes pas optimistes. Il va falloir s’affirmer et être déterminé pour arriver à trouver les bonnes propositions pour la filière canne à la Réunion.
Vous conduisez la liste CGPER, mais vous ne pourrez pas être président. Si votre liste l’emporte qui sera le président de la Chambre d’agriculture ?
Ce n’est pas à moi de décider. Je ne peux pas prendre une décision seule il s’agit de la CGPER dans son ensemble, du syndicat qui décidera de la personne à mettre à la tête de la Chambre d’agriculture. C’est le travail d’une équipe. Pour le moment nous travaillons, on verra après les élections.
Que pensez-vous de vos adversaires ?
C’est du pareil au même. Il y a encore huit mois, ils (ndlr : Frédéric Vienne et Jean-François Sababady) étaient bras dessus et bras dessous. Aujourd’hui, ils partent au combat divisés. Ils ont commencé à comprendre qu’un monde agricole existait à la Réunion depuis six mois seulement. Il cherche à défendre une filière quelconque. Avec Frédéric Vienne et Jean-François Sababady on compterait 75% de planteurs en faillite. Comment peut-on leur faire confiance, alors qu’ils ont passé leur temps à critiquer sans jamais défendre un dossier.
Vous avez bon espoir que la CGPER continue à être à la tête de la Chambre d’agriculture le 31 janvier prochain ?
Dans n’importe quelle démocratie, il faut attendre le dépouillement pour se prononcer. Nous avons un bon bilan et nous sommes tout le temps sur le terrain. Le monde agricole est en difficulté et nous sommes présents pour défendre les dossiers.