Hier, une demi-douzaine de jeunes du RSKP (Réyoné soubat kont profitèr), a réussi à faire plier les plus grands patrons de la Réunion, réunis en conseil d’administration de la SHLMR dans le but de nommer officiellement Jean-François Moser à la direction générale de l’organisme. Le RSKP, un mouvement jusque là essentiellement actif sur Facebook, a été créé il y a quelques mois par Frédéric Maillot et Patrick Lauret, un syndicaliste CGTR, afin d’obtenir entre autres une meilleure représentation des Réunionnais dans l’encadrement des entreprises de l’île.
Contre toute attente, et à la surprise même des actionnaires présents, Jean Chatel, le président, a suspendu la séance, sans prendre de décision quant à la nomination de Jean-François Moser. Séance qui a d’ailleurs repris ce matin, dans un endroit supposé être secret…
Nul doute que ce nouveau conseil d’administration intronisera cette fois Jean-François Moser à la tête de la tête de la SHLMR, tant certains grands patrons très influents de la Réunion tiennent à le voir installé dans ce fauteuil.
Pour permettre à tout le monde de se faire une idée plus précise de la situation, nous avons décidé de vous dresser un tableau des salaires et autres avantages en nature dont ont bénéficié les différents patrons de la SHLMR jusqu’à aujourd’hui.
Jacques Thibier :
A dirigé la SHLMR de 2002 à 2007.
Touchait en tant que directeur général mandataire social plus de 13.000€ brut par mois.
Bénéficiait d’une Peugeot 607 de fonction.
Etait détenteur d’une carte bleue de la société.
Bénéficiait d’un logement de fonction au dernier étage de l’immeuble Floréal, près du lycée du Butor. On se souvient qu’il avait défrayé la chronique à l’époque quand il s’était fait construire une piscine, sur le toit de l’immeuble, bien évidemment aux frais de sa société. Il a par la suite bénéficié d’indemnités de logement quand il s’est fait construire sa maison.
Bénéficiait d’un billet d’avion en classe Business pour lui et sa famille par an.
Jacques Thibier pouvait se prévaloir d’une expérience de 25 ans dans le logement social.
Véronique Douyère :
A pris la succession de Jacques Thibier en 2007 et a été directrice générale mandataire sociale jusqu’à il y a quelques mois.
Touchait un peu moins de 13.000€ brut par mois.
Avait une Peugeot 407 de fonction.
Pas de carte bleue de la société.
Pas de logement de fonction, ni d’indemnités de logement.
Pas de billets d’avion, ni pour elle, ni pour sa famille.
Véronique Douyère avait une expérience de 25 ans dans le logement social.
René Guilhem
René Guilhem était directeur général délégué pendant la direction générale de Véronique Douyère, tout en étant également mandataire social. Il touchait sensiblement le même salaire que sa directrice générale, bénéficiait lui aussi d’une 407 de fonction, mais disposait en plus d’un voyage par an en métropole pour lui. Il est toujours en poste.
Jean-François Moser :
L’ancien patron de Téréos, aujourd’hui au chômage, souhaitait au départ un salaire de 20.000€ brut par mois. Devant le tollé général suscité par la diffusion de cette information par le Quotidien, on a ensuite évoqué le chiffre de 16.000€, puis même de 13.000€ histoire de le mettre au même niveau que Véronique Douyère. Même si les mauvaises langues disent qu’on est déjà en train de chercher des moyens pour compenser pour lui le manque à gagner.
Concernant les autres avantages en nature, des rumeurs persistantes circulent, mais nous nous garderons de leur accorder du crédit. Nous reviendrons sur le sujet lorsque son embauche sera devenue officielle, ce qui pourrait n’être qu’une question de minutes.
Enfin, Jean-François Moser ne bénéficie d’aucune expérience dans le logement social.