L’Alliance, groupe d’opposition au Conseil régional, a tenu une conférence de presse ce vendredi pour réagir au sujet des carrières marrons. L’occasion de réitérer leur rejet du projet de Nouvelle route du littoral. Mardi, la maire de La Possession, Vanessa Miranville, dénonçait les pratiques illégales de transporteurs chez des Possessionnais ([lire ici]urlblank:http://www.zinfos974.com/La-Possession-denonce-les-pratiques-illegales-de-transporteurs-engages-sur-la-nouvelle-route-du-Littoral_a78132.html ).
« C’est une action courageuse de madame Miranville, affirme Catherine Gaud, conseillère régionale de l’Alliance. Ce qui vient de se passer était prévisible et ce n’est que le début ». Pour le groupe, le projet de la Région est précipité, manque de réflexion et surtout de financement. « La Région se prépare pour un coût de 1,6 milliard d’euros, mais en réalité c’est 2 milliards », explique-t-elle. « Il y a aussi trop de légèreté quant à la récupération des matériaux comme les roches massives. Avant de signer les marchés, le minimum est de s’assurer que les matériaux se trouvent à La Réunion », ajoute-t-elle.
6 euros par tonnes de roches à Madagascar
« Aujourd’hui on parle d’importation, précise Béatrice Leperlier, également conseillère régionale du groupe. Si les choses étaient claires et avaient été anticipées, on n’aurait pas ces débats sur la matière première ». Un débat qui a pour base « l’argent et le profit », selon elle. « Il s’agit pour ces familles de se faire un peu d’argent, et pour les entreprises et pour les intervenants qui ont des intérêts économiques liés au projet de mener leur course effrénée au profit… mais il faut voir plus loin que ça ».
Dans cette course au profit, Paul Vergés dénonce également l’importation de roches de Madagascar où le prix de la tonne est à 6 euros, au lieu d’environ 30 à La Réunion.
L’impact des carrières marrons sur l’île mais également l’extraction à Madagascar ne seraient pas négligeables. « Cinq hectares sont déjà partis à La Possession, on est en train de s’autodétruire pour de l’argent », ajoute Béatrice Leperlier. Maya Cesari va plus loin: « Selon les recommandations du CNPN (Conseil national de protection de la nature, ndlr), il faudra 19 millions de tonnes de matériaux pour la route et si une majorité est importée de Madagascar, ça signifie aussi un risque d’introduction de bactéries et d’espèces exotiques nuisibles dans la terre acheminée ».
Selon ces conseillers régionaux, la Région ne prend pas en compte les 15 recours déposés contre la Nouvelle route du littoral, un choix qui pourrait engendrer « des catastrophes humaines ». Mardi, Vanessa Miranville avait souligné l’aspect dangereux de l’extraction non autorisée de roches pouvant causer l’effondrement de falaises lors de fortes pluies.
L’Alliance sera présente ce dimanche lors de l’opération « Route libre » sur la route des Tamarins pour véhiculer son message.
