Le message ne peut pas être plus clair. Thierry Robert menace le représentant de l’Etat. « Si le préfet signe l’ouverture de carrière à Bois blanc, il déclenchera la guerre », prévient le député-maire de Saint-Leu. Une mise en joue pacifiste, tempère l’élu, qui a derrière la tête une action forte comme il a pu le prouver par le passé. A lire entre les lignes, cette action symbolique pourrait se jouer au niveau national. Un sit-in devant le ministère de l’environnement ou un coup d’éclat dans l’hémicycle de l’Assemblée ? Mystère. Lui seul le sait. « Pas même mes élus sont au courant », ajoute-t-il, plus déterminé que jamais.
Le maire de Saint-Leu en fait même un combat personnel. « Aujourd’hui je ne m’interdis rien pour défendre la population de Saint-Leu, de l’Etang-Salé et des Avirons. Je n’ai pas été élu juste pour faire semblant. Sinon, je serais comme on dit un élu sirop d’l’eau ! Si c’était le cas il ne me resterait plus qu’à démissionner », ajoute-t-il.
Thierry Robert a en tout cas voulu faire savoir ce midi que l’ensemble des « choses camouflées » dont il n’avait pas la preuve il y a quelques mois, sont en train d’émerger petit à petit. Parmi ses soupçons de l’époque, l’élu dit détenir cette fois-ci la preuve que la Région et l’Etat sont de mèche pour faciliter la voie au géant du BTP Colas, attributaire de l’exploitation de Bois blanc. Et ce n’est pas l’entretien qu’il a demandé et eu avec Dominique Sorain la semaine dernière qui l’a fait changer d’avis.
« L’ouverture de Bois blanc n’est plus nécessaire »
« Ce qu’on disait il y a quelques mois est désormais clair ». Pour lui, alors que la Région avait attribué le marché au géant Colas-SCPR à qui il revenait de trouver les fameux matériaux, Thierry Robert accuse aujourd’hui la Région de s’immiscer dans cette recherche d’approvisionnement.
Sa démonstration se poursuit par les éléments contenus dans le rapport de la commission d’enquête publique, ajoute-t-il. D’une part, la carrière de Dioré est d’ores et déjà exploitable. D’autre part, la présence de roches massives, matériau indispensable à la construction des fameuses digues de la NRL, ne sont estimées qu’à 5% sur tout le périmètre d’exploitation de Bois blanc. Les 95% restant pourraient aller uniquement à de l’agrégat pour le BTP. De plus, ces roches massives se situent à 40m de profondeur. Ce qui fait dire à Thierry Robert que le temps d’arriver à cette profondeur, « la digue de la NRL sera finie ». Il répète dès lors que l’ouverture de Bois blanc n’est plus nécessaire pour la NRL.
« On ne peut pas s’imaginer que le préfet donne un avis favorable au vu des réserves émises par la commission d’enquête », croit-il dur comme fer. L’avis du préfet devrait probablement arriver au début février. En attendant, Thierry Robert s’octroie « un mois de vacances bien méritées », selon ses propres mots.