La carrière de Bois Blanc représente pour eux un réel danger sanitaire. 260 médecins (généralistes et spécialistes) ont signé une pétition adressée au Préfet de La Réunion et remise en main propre au commissaire enquêteur ce mercredi. Les professionnels de santé demandent que le devoir de précaution s’applique et « que l’on prenne plus sérieusement en compte les risques de dégradation de la santé des 55.000 riverains des trois communes impactées par ce projet et que l’on mesure les coûts de santé publique que cela impliquerait ».
Les risques énumérés dans la pétition sont les suivants : Inhalation de poussières minérales, conséquences sonores des tirs de mine, majoration de la pollution atmosphérique directement liée à l’augmentation du trafic routier inhérent à l’exploitation, écotoxicité, risque explosif. Des risques particulièrement élevés chez les populations sensibles dont la santé est déjà fragilisée.
Risque d’augmentation des déclarations de cancers
« L’inhalation fréquente et prolongée de poussières minérales au cours des quatre années prévues d’exploitation augmentera la prévalence des maladies respiratoires : asthme, exacerbations de broncho-pneumopathies, pneumopathies, pneumoconioses, rhinites, trachéites, bronchites », est-il précisé. « En raison du risque de persistance dans l’organisme de ces poussières, le risque d’augmentation des déclarations de cancers (notamment broncho-pulmonaire) est à prévoir ».
Les conséquences de l’inhalation des métaux lourds et autres toxiques est également pointé du doigt, celle-ci pouvant entraîner pathologies respiratoires aiguës et chroniques, pathologies neurologiques, néphrologiques, dermatologiques et cardio-vasculaires. Les femmes enceintes et leurs fœtus sont particulièrement exposés « en raison du passage de la barrière fœto-placentaire de certaines de ces particules ».
L’exposition aux tirs de mines est aussi jugée néfaste en ce qu’elle peut provoquer des gênes et du stress, pouvant aller jusqu’au syndrome anxieux. Les médecins s’interrogent également sur les risques de catastrophe liés au stockage de grandes quantités de nitrate d’ammonium, rappelant la tragédie d’AZF.