Cet après-midi, un nouvel acteur était invité autour de la table sur la question des carburants. Les gérants de stations-service ont fait leur entrée dans les négociations. Depuis les débats sur la formation des prix des hydrocarbures à la Réunion, les gérants ont toujours expliqué ne pas pouvoir faire d’effort sur leur marge, sinon le modèle réunionnais serait remis en cause (ndlr: les pompistes dans les stations qui représentent environ 1.500 emplois).
Au cours de la réunion, l’Etat a demandé des efforts supplémentaires aux pétroliers et aux gérants de stations-service. « L’Etat nous a demandé de participer à l’effort en matière de non augmentation des prix à la pompe. Je dis « bravo » mais quand dans un mois, deux mois ou trois mois les prix vont continuer d’augmenter on va faire quoi ?« , s’interroge Gérard Lebon, président du syndicat des gérants de stations-service.
« L’Etat nous a demandé un effort… je ne peux pas« , ajoute-t-il. Depuis le gel des prix, les pétroliers sont impactés et ne peuvent vendre à leur prix. Une situation dans laquelle pourraient se retrouver les gérants de stations, le pétrolier Tamoil ayant été le premier à agiter la menace de répercuter le manque à gagner sur les stations-service avec comme conséquence, de possibles licenciements économiques.
« Où est la Région ? Où sont les communes ? »
Après la réunion, Gérard Lebon a lancé un « appel général » à tous les gérants dans le cadre d’une assemblée extraordinaire qui se tiendra dans l’Ouest ce soir. « Je fais appel à tous les gérants, pour qu’ils soient présents ce soir« , lance-t-il devant la presse. Sur la suite du mouvement, Gérard Lebon laisse planer un léger doute : « On peut tout imaginer… on peut tout imaginer« . Mais peu de chance de voir les gérants bloquer les stations-service. La réunion de ce soir aura un caractère informatif sur les débats de cet après-midi en préfecture.
Par ailleurs, les gérants veulent que l’ensemble des acteurs soient présents autour de la table. « Où est la Région ? Où sont les communes ? Ils doivent être là pour les prochaines réunions« , précise Gérard Lebon.
« Il y a un cadre, un arrêté doit être promulgué. On est dans un vide juridique aujourd’hui car un gouvernement a décidé de geler les prix. Réunionnais débrouillez-vous… merci !« , lâche-t-il, avant de rejoindre les gérants postés devant la préfecture depuis le début de l’après-midi.