Ca y est. Le projet Cap requins commence après des derniers ajustements d’ordre administratif qui ont retardé sa mise en place en décembre 2013. Hier, quatre drumlines ont été posées en baie de Saint-Paul.
Piloté par le Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins (CRPMEM) de La Réunion, ce programme doit permettre d’étudier la faisabilité de la technique des « drumlines » à La Réunion.
Cette méthode s’inspire de l’expérience sud-africaine du KwaZulu Natal Shark Board qui a permis de protéger substantiellement une partie de la côte de Durban.
Techniquement, des lignes verticales munies d’appâts sont fixées au fond de l’océan. Pour cette phase de test en baie de Saint-Paul, les quatre drumlines sont disposées et sont séparées de 500 mètres les unes des autres. L’attirance des requins bouledogues pour les eaux troubles sera testée grandeur nature puisque ces drumlines feront face à l’embouchure de l’étang Saint-Paul.
Comme évoqué il y a quelques mois à l’annonce du projet, l’objectif du CRPMEM sera d’éviter le plus possible des prises accessoires. Raison pour laquelle un système innovant de drumline intelligente (smart drumline) donnera l’alerte en temps réel aux pêcheurs mandatés pour Cap requins.
Christophe Perry en sera le chef de file avec son bateau le Cocha Cossa, et ce 24h sur 24. Il devra se rendre sur zone dès qu’une prise sera signalée automatiquement. Les requins de moins d’1,5 mètre seront relâchés mais balisés. Les gros spécimens seront prélevés et complèteront le programme ciguatera 2. Thierry Gazzo et son bateau, le Wayan, effectuera quant à lui des opérations parallèles selon la technique de la palangre de fond qui a également fait ses preuves pour le ciblage des requins bouledogues.
La technologie s’invite résolument dans ce programme de captures puisque les quatre drumlines disposeront de caméras sous-marines et de stations d’écoute acoustique entrant dans le dispositif CHARC de compréhension des déplacements des squales.
David Guyomard, chargé de mission « Etudes et expérimentations » au CRPMEM, se félicite de l’effectivité du programme Cap Requins largement facilitée par la volonté de son « président Jean-René Enilorac, de rassembler l’ensemble des partenaires » (PRR, l’association initiatrice du programme, le KZNSB, la Ligue de Surf, Squal’idées). De cette manière, c’est « le comité des pêches et la filière qui oeuvrent à cette mission de service public », ajoute-t-il.
Les financeurs du programme sont l’Etat, la Région et la commune de Saint-Paul. Le comité des pêches se donne deux mois pour évaluer ses premières sorties en mer.