Après neuf mois d’expérimentation en baie de Saint-Paul, les drumlines du dispositif Cap requins ont été installées aux Roches Noires ce mardi et seront appâtées ce soir.
« L’expérimentation se poursuit dans un contexte écologique différent et le but est toujours d’évaluer l’efficacité, l’attractivité et la sélectivité de ce dispositif de pêche, explique David Guyomard, chargé de mission Pôle scientifique du CRPMEM (Comité régional des pêches maritimes et élevages marins) de La Réunion. Ce n’est pas encore un dispositif de sécurité ou de réduction du risque car Cap requins n’est qu’expérimental ».
Ces engins de pêche fixes et appâtés permettent de capturer les requins bouledogues et tigres tout en alertant instantanément les pêcheurs. Les bouledogues de plus d’1,5 mètre et les tigres de plus de 2,5 mètres seront automatiquement prélevés pour analyser leur chair dans le cadre du programme Valorequins. Les autres seront marqués puis relâchés.
Deux drumlines sont désormais installées aux Roches Noires et trois mois d’expérimentation sont prévus. Les essais à Saint-Paul sont également toujours en cours. Pour le moment, ce sont 11 tigres (dont cinq prélevés) et huit bouledogues (dont sept prélevés) qui ont été capturés grâce aux drumlines.
Une collaboration entre le CRPMEM, PRR et Shark Citizen
Le comité des pêches n’est pas seul dans ce projet. PRR (Prévention Requin Réunion) et Shark Citizen, qui oeuvre pour la protection des requins et la préservation de l’environnement, étaient présents ce matin pour la mise en place des drumlines.
Loris Gasbar, président de PRR, a expliqué le rôle des MSP (médiateurs de surveillance et de prévention) qui sensibilisent depuis un mois les usagers de la mer aux dispositifs en place et aux risques qu’ils encourent.
Le bien-être des requins marqués est aussi une préoccupation, notamment pour Shark Citizen, qui a financé, à l’aide de PRR, des balises acoustiques permettant de surveiller la résistance des squales après leur capture ainsi que leur taux de survie. « Les balises durent cinq ans et font parti d’un réseau de station d’écoute déjà en place qui remonte les informations sur leurs déplacements », explique Florentine Leloup, présidente de l’association. Elle précise que pour le moment « aucun problème majeur n’a été noté ».
Un dispositif « Cap requins 2 » est aussi en phase de préparation et concernerait d’autres zones comme Boucan Canot et Saint-Leu.
Interview de David Guyomard du CRPMEM:
Interview de Florentine Leloup de Shark Citizen: