Votre élection au Conseil général est relativement récente, elle date de mars 2009. Malgré tout, de quelle action êtes-vous le plus fier ?
D. Alamélou : « C’est l’insertion. J’ai défendu, grâce à l’aide d’autres élus du Conseil général évidemment, la politique de l’insertion malgré les difficultés d’établissement de contrats. Je souhaite continuer à me battre sur l’aspect social malgré la coupe dans le budget ».
En tant qu’élu de l’Alliance, il ne vous a pas été difficile de collaborer sous la présidence de Nassimah Dindar qui se réclame toujours de l’UMP ?
« A la Réunion, un seul parti ne pourra pas tout diriger. Que ce soit à droite ou à gauche, il y a de bons hommes politiques. On a donc tout intérêt à trouver des plateformes d’entente. Vous savez qu’en tant que président du SIDELEC (ndlr : Syndicat intercommunal d’électricité du département de la Réunion), je suis amené à collaborer avec les 24 communes. Je peux vous dire que je travaille en harmonie avec tous les maires de l’île ».
Qui sont ces « bons hommes politiques » de droite dans ce cas ?
« (rires) Non, je ne vais pas en citer mais lorsque le réunionnais vote, il vote pour l’homme et non pour l’étiquette ».
Comment se fera la désignation du candidat de l’Alliance pour le canton de Sainte-Suzanne ? Est-ce que le candidat sortant doit être obligatoirement reconduit ?
« La désignation du candidat de l’Alliance se fera en concertation avec les militants. Le parti est là pour valider les décisions des militants. J’ai la confiance des électeurs et électrices du canton de Sainte-Suzanne. J’y ai une implication quotidienne ».
Votre abstention au vote de la majorité départementale sur le plan départemental d’élimination des déchets ménagers (PDEDMA) ne va-t-il pas vous pénaliser ? (ndlr : il avait été le seul candidat de la majorité du Conseil général à s’abstenir du vote du PDEDMA il y a deux semaines)
« Je me suis abstenu de voter pour ce plan car Sainte-Suzanne a déjà payé en matière de déchets sur son territoire. L’extension de l’exploitation du site de Bel-air jusqu’à 2014 en est la preuve. Même si la solidarité entre communes doit jouer, je refuse le projet présenté par le BRGM (ndlr : le Bureau de recherches géologique et minière avait proposé une liste de 14 sites pouvant accueillir les trois centres « d’enfouissement après stabilisation » dont Sainte-Suzanne fait partie). Aujourd’hui, seulement 5% des déchets du site de Bel-air viennent de Sainte-Suzanne. Tout le reste vient des neuf communes du bassin Nord-Est. Même si je suis conseiller général, je me dois de défendre d’abord les préoccupations des habitants de mon canton ».
Dans l’optique où vous confirmeriez votre candidature, quel serait les grandes lignes de votre programme ?
« J’y pense déjà. Mon programme sera orienté sur la recherche de solutions « sociales » à l’emploi mais aussi sur l’accès au logement sur le neuf et l’ancien. La problématique des réseaux d’assainissement est également importante. Enfin, le Conseil général devra gérer au mieux les nombreuses forêts de l’île qui sont sous sa responsabilité. L’inscription récente au patrimoine de l’Unesco nous l’impose ».
Vous parliez de « solutions sociales à l’emploi », que pensez-vous du transfert de compétences de l’Etat vers le département du RSA en 2011 ?
« Concernant le RSA qui sera instauré en lieu et place du RMI au 1er janvier 2011, l’État nous impose de financer à l’euro près. Ce transfert ne sera pas couvert à hauteur de 9 millions d’euros dès 2011, 20 en 2012 puis 30 millions selon les projections en 2013. On tire la sonnette d’alarme dès maintenant car le Conseil général sera contraint de revoir à la baisse ses actions sociales et rogner sur ses investissements. On est actuellement dans une situation de crise et l’État tire aujourd’hui sur les conseillers généraux. Cela est inacceptable, alors que la Réunion cumule déjà un retard ».
Malgré ce soutien de la population que vous revendiquez, quel sera votre attitude si Maurice Gironcel vennait à se présenter aux cantonales ? (ndlr : ce dernier sera fixé sur son sort par le tribunal correctionnel ce vendredi 8 octobre. Maurice Gironcel y réclame sa relaxe)
« En effet, il ne m’a jamais dit qu’il se présenterait en 2011 aux cantonales mais son choix lui appartient. Moi en tout cas, j’ai de bonnes relations avec la population et je souhaite continuer ».