Cette année, les coupeurs de cannes ne se bousculent pas pour participer à la campagne de coupe. Ces derniers jours, les annonces se multiplient sur le site Internet du Pôle Emploi, un paradoxe de taille dans une île durement touchée par le chômage.
De moins en moins de travailleurs semblent disposés à faire ce travail jugé pénible et mal rémunéré. Confronté à une véritable pénurie de main-d’œuvre, les planteurs s’inquiètent, notamment dans le Sud de l’île, alors que la campagne n’a pas encore commencé et que « les planteurs sont en pleine période de recrutement », souligne Frédéric Vienne, le président de la FDSEA, lui-même planteur dans les hauts de Grand-Bois à Saint-Pierre.
Pour expliquer cette situation, Frédéric Vienne évoque un métier qui n’attire pas les jeunes. « Les jeunes ne s’intéressent pas à ce métier très dur. Ils se détournent de cette filière. C’est un métier en voie de disparition », souligne-t-il. Autre problème dénoncé dernièrement par la Chambre d’Agriculture, le maintien des droits sociaux pour cette activité saisonnière. Pour conserver leurs droits, le travail au noir est couramment pratiqué dans ce secteur. C’est d’ailleurs une revendication des coupeurs qui ne sont pas prêts à travailler si en plus ils perdent leurs droits.
Les coupeuses vont remplacer l’homme
Jean-Yves Minatchy, le président de la Chambre, a relayé cette revendication auprès du ministre de l’Outre-Mer, Victorin Lurel, mais aucune décision n’aurait encore été prise pour répondre favorablement à la demande de moratoire de la chambre [(lire ici).]url:http://www.zinfos974.com/Les-coupeurs-de-canne-veulent-continuer-a-toucher-le-RSA-_a43686.html?preview=1
Reste la solution mécanique avec les coupeuses. De plus en plus d’exploitants s’équipent de ces machines qui remplacent la main de l’homme. Malgré la moins bonne qualité de la coupe des machines, les planteurs s’orientent vers cette solution à court terme. On compte environ 200 coupeuses à la Réunion.
Ce chiffre augmente d’année en année. « Il y en a 100 de plus cette année » souligne Frédéric Vienne. Selon lui, une machine permet de couper environ 30 tonnes de cannes contre cinq tonnes pour un homme. Brefs, les temps changent aussi dans les champs de cannes de la Réunion…