A deux mois de la fin de l’année 2014, l’heure n’est encore pas au bilan admet, le PCR, même si la conférence de presse menée ce mercredi matin par Yvan Dejean et Maurice Gironcel en avait tout l’air… « Mais où va-t-on?« , interroge Yvan Dejean en préambule estimant que les combats actuels que sont le logement, la canne, le budget des collectivités ou encore la continuité territoriale « n’arrivent pas par hasard… » S’invitant au débat sur ces différents aspects, les représentants du PCR sont alarmistes.
Jusqu’en 2017, on le sait, les planteurs ont la garantie d’avoir un revenu fixe. Tout le débat de ces derniers mois est de savoir si le gouvernement va s’engager sur l’après. Une enveloppe a été annoncée à la suite de la venue du président de la République, François Hollande, à la Réunion. Mais le PCR se méfie… « Depuis le mois d’août, que s’est-il passé? Aucune garantie n’a été apportée suite aux annonces gouvernementales« , lance d’abord Yvan Dejean. Le porte-parole du PCR indique ensuite que les déclarations des betteraviers, ces dernières semaines, laissent penser que la filière réunionnaise n’est pas encore tirée d’affaire. « Le pire n’est peut-être pas encore arrivé. Le sucre de betterave au niveau national est de plus en plus compétitif« , rappelle Yvan Dejean.
Une convention canne signée plus que pour deux ans…
Autre point d’inquiétude, la convention canne signée entre les planteurs, les usiniers et l’Etat. « C’est une information nouvelle que nous vous livrons. Si la convention était jusqu’ici signée pour six ans, nous avons obtenu confirmation qu’elle ne le sera plus que pour deux ans. Autant dire, aucune visibilité pour les planteurs« , alerte encore le porte-parole du PCR.
Au tour de Maurice Gironcel de tirer la sonnette d’alarme, sur le logement cette fois. « La situation va mal (…) Le secteur du logement risque de se retrouver sinistré« , assure-t-il. En cause? Pour partie, le rejet de l’amendement visant à augmenter le plafonnement de défiscalisation de 10.000 à 18.000 euros sur le logement intermédiaire. Rejet opéré en l’absence des députés socialistes au moment du débat à l’Assemblée nationale… Un couac qui n’aura pas échappé aux détracteurs politiques qui rappellent qu’il s’agissait d’un engagement formulé par François Hollande en visite dans notre île, celui de favoriser l’investissement immobilier à la Réunion en réaménageant le dispositif de défiscalisation.
Autre pomme de discorde, la question épineuse de la continuité territoriale… ou plutôt de l’aide de déplacement car « la continuité territoriale n’a jamais existé!« , aime à rappeler Yvan Dejean en citant une décision du Conseil constitutionnel de 2003. Sous l’ère de Paul Vergès, la continuité territoriale était en fait « une aide au déplacement pour des cas précis« , souligne Yvan Dejean en pointant du doigt « une actuelle confusion dialectique« .
« C’est open bar! »
L’occasion pour les représentants du PCR de rappeler ce que martèle le groupe de l’Alliance au Conseil régional, « les collectivités n’ont pas à mettre d’argent dans cette affaire, il ne s’agit pas de leur compétence mais de celle de l’Etat« . A la question, « que feriez-vous si vous étiez aux affaires régionales?« , Yvan Dejean tempère en affirmant que le dispositif actuel est « populaire » et « pas forcément à remettre en cause » mais celui-ci doit être « à la pleine charge de l’Etat et sur la base de critères sociaux car, là, c’est open bar!« , poursuit-il.
Et de conclure qu’à l’horizon des élections départementales et régionales, il est temps qu’un projet commun soit établi pour la Réunion, sur la base de propositions issues des différentes forces politiques locales: « Mettons par écrit, chacun sur la table, nos propositions et discutons« , suggère un brin utopiste l’un des ténors du PCR, Ary Yee Chong Tchi Kan.