Cette stèle, sise à l’aéroport Roland Garros et qui fait couler beaucoup d’encre, il faut la placer en Creuse, le département des tortionnaires des enfants créoles. Oui , Jean-Pierre Marchau a fait couler la sienne dans son article : Cachez ce crime que je ne saurais voir.
Seulement les paysans creusois vont tomber des nues. Leurs propres enfants sont dans les champs dès l’âge de six ans – et ce fut mon cas dans mes Deux-Sèvres natales. Oserions-nous considérer nos propres parents comme des bourreaux et nous considérer comme des enfants qui ont été taillables et corvéables à merci pour avoir travaillé si jeunes et si souvent dans les champs ? Non, bien au contraire, nous avons appris à aimer le travail et nous avons été aux antipodes de l’éducation actuelle : faire de l’enfant un enfant-roi ! Le travail alors – quand du moins on est en bonne santé – n’est pas tripalium mais occupation. Du reste, les jeunes de ma génération, fils ou filles de paysans, avaient pour ainsi dire leur école maternelle dans les champs et les prés ; aucun n’est sorti de l’école primaire illettré grâce à la bonne méthode syllabique. Ah si notre impayable Peillon savait, lui qui plane souvent au milieu des nuages, sa philosophie aidant !
Il est possible qu’une dizaine de petits Créoles ait été victime de papas nazis. Qu’elle coure donc porter plainte contre ceux-là – seulement – et qu’elle nous dispense de la légende propagée par un film, déclarant tout net que toute la Creuse ou peu s’en faut a été, pour de jeunes Réunionnais, une sorte de territoire nazi sur lequel tout le monde a su fermer les yeux et que le premier des nazis… est Michel Debré, à l’origine de la prétendue déportation.
La stèle a quelques relents politiques ! On le sent à plein nez : le PCR, en misouk, a été le chef d’orchestre et a trouvé de bons petits apôtres pour amplifier le fait historique, devenu par ses soins crime contre l’humanité ! On sait faire monter la mayonnaise dans cette cuisine portoise où l’on adore le gros piment rouge ! Sa lé bon, dirait un goûteur de sauce ! Oui, tout est bon pour ternir l’image de Debré et rehausser par la même occasion celle du grand Komandeur du PCR, qui perd de plus en plus de son aura. Et en s’accrochant à une branche bien vermoulue, notre vert Marchau se laisse volontiers déteindre en rouge ! Qui sait dans la fluctuante sphère politique? Les lendemains peuvent chanter !
Gérard Jeanneau, ex gardeur de vaches sous l’occupation allemande.