Le Conseil exécutif extraordinaire de la CGTR qui se réunit ce samedi matin à Saint-Denis risque d’être une nouvelle fois animé. Si le problème de désaffiliation de l’Union régionale Sud sera forcément évoqué (voir [ici]url:http://www.zinfos974.com/Scission-confirmee-au-sein-de-la-CGTR_a73891.html ), un autre problème, beaucoup plus lourd de conséquences, pourrait y être discuté. Celui de l’avenir de la CGTR.
Depuis le début, la CGTR, créée en 1967, a fait le choix de son indépendance. Bien qu’en relation par convention avec la CGT au niveau national, la CGTR est toujours affiliée à la Confédération syndicale internationale (CSI) et à la Commission syndicale des travailleurs de l’océan Indien (CSTOI), selon les statuts internes du syndicat (voir extrait du document adopté lors du dernier congrès de 2010). Pas un problème en soit sur le papier. Sauf qu’en 2008, une nouvelle loi réorganise la représentativité des syndicats en France.
Depuis cette année, l’Etat reconnait cinq confédérations syndicales dans notre pays, la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC, la CGT-FO et la CGT. Dans les faits, la CGTR se retrouve face à un problème, car non affiliée directement à la CGT, mais à la CSI et la CSTOI, non représentatives au niveau national.
Pour la Confédération nationale, la situation ne semble plus pouvoir continuer sous cette forme. Dans un document interne que nous avons pu consulter, le national demande à la CGTR de se positionner rapidement sur son affiliation directe à la CGT. Et il reste quelques semaines au syndicat pour faire son choix.
Adieu CGTR, bonjour CGT ?
Une décision qui fait suite à la réforme de 2008 et aux derniers résultats des élections professionnelles de 2013 présentés au Haut Conseil du dialogue social. Ce Haut Conseil sera amené au cours des prochaines années à donner son avis, après vérification des critères de représentativité (indépendance, transparence financière, implantation territoriale) exigés par la loi de 2008, sur la liste des organisations syndicales représentatives au niveau national et dans les branches. La CGT souhaiterait récupérer directement les votes des départements d’Outre-mer, histoire d’asseoir un peu plus sa position de premier syndicat de France.
Reste que le choix ou non de s’affilier directement à Paris aura certaines répercussions pour la CGTR. Au-delà de la perte symbolique de son identité « Confédération générale du travail de la Réunion« , le syndicat ne pourra par exemple plus utiliser de logos ou de drapeaux autres que ceux de la CGT. En revanche, ce choix permettrait l’application pleine et entière des conventions nationales dans certains secteurs économiques.
Cette option aura d’autres conséquences. Si le choix de l’affiliation est retenu par la commission exécutive de la CGTR, toutes les branches affiliées à la CGTR devront changer leur statut et procéder à de nouvelles élections internes avec, au bout, l’organisation d’une grande assemblée générale extraordinaire. Soumettre l’idée d’abandonner la CGTR au profit de la CGT pourrait faire grincer des dents certains militants attachés à leur culture syndicale, voire certains leaders syndicaux confortablement installés dans leur fauteuil depuis plusieurs années…
Cette décision pourrait remettre de l’ordre dans la maison syndicale, confrontée à des dissensions internes depuis près d’un an. Actuellement, plusieurs branches sont directement affiliées au national. Situation à laquelle il faut ajouter la demande récente de l’Union régionale Sud. Au pied du mur, la CGTR va devoir faire un choix rapide.