Présente à la Réunion, la secrétaire fédérale de la CGT Mines et Energies, Viriginie Gensel, ne mâche pas ses mots envers la direction locale d’EDF. « Je n’ai jamais vu ça, nous n’avons même pas été reçus par le directeur régional. Ailleurs j’ai été reçue sans problème, mais pas à la Réunion« , explique-t-elle. La raison ? Patrick Bressot, directeur régional d’EDF, est actuellement en congé et le syndicat n’a pas voulu être reçu par son adjoint ou les ressources humaines. Un refus motivé par des problèmes entre le syndicat et l’adjoint de direction d’EDF.
La présence de Virigine Gensel et de Jean-Luc Silvain, déléguée syndical central de la CGT EDF, est liée à la rencontre entre les différents représentants syndicaux des départements d’Outre-mer, présents à la Réunion pendant une semaine. Plusieurs problématiques ont été abordés, l’emploi, les conditions de travail, la nouvelle centrale du Port et le fameux article 14 paragraphe 6 de la Pers.684 (note interne à EDF) pour une majoration de traitement des salaires portée à 53,8%. « En 2011 on a suspendu le mouvement, mais cela ne veut pas dire qu’il est arrêté« , souligne Viriginie Gensel. Le Conseil d’Etat avait tranché sur la question de l’application ou non du texte, renvoyant la décision à l’employeur. Suite à ça, le syndicat CGT a décidé d’entamer une démarche juridique en assignant EDF au tribunal de grande instance de Paris au mois d’avril dernier. A la Réunion, une assignation locale a eu lieu cette semaine, par le biais de l’avocat du syndicat, Maitre Lambert. Il attend désormais que le tribunal réponde à question ou non de l’application de ce texte.
L’article 14 paragraphe 6 fait partie de l’accord mis en place en février 1972 et qui n’a « jamais été appliqué« . Il s’agit d’une majoration de salaire qui se décompose de la manière suivante : une majoration de traitement de 25%, une majoration temporaire de traitement de 15% et l’indice de correction égal à 13,8% pour un total de 53,8%. Pourrait-on craindre la reprise d’un conflit dur à la Réunion dans l’année ? « Le conflit est suspendu, mais on ne s’interdit pas de le reprendre et d’utiliser les armes que nous avons pour faire valoir nos droits, à savoir pour le moment les outils juridiques« , répond-elle.
Le syndicat a reçu en début d’année le soutien de Victorin Lurel, encore député de la Guadeloupe à cette époque, sur ce conflit. Déormais ministre de l’Outre-mer, il doit se rendre à la fin de semaine prochaine à la Réunion. « Nous lui avons envoyé un courrier et nous sollicitons un rendez-vous sur ce sujet« , précise de son côté le secrétaire général de la CGTR Energie Patrik Hoarau.
« Il y a une très forte attente pour obtenir gain de cause sur l’application du 14-6 . L’affaire n’est pas terminée et on est prêts à remettre le couvert« , prévient Jean-Luc Silvain.