Le syndicat patronal CGPME (Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises) profite de la période de campagne des élections régionales pour lancer le plan « vis dans mon entreprise ». Chaque tête de liste est invitée à passer une journée avec un chef d’entreprise et à se rendre compte de ses difficultés, que ce soit pour négocier avec les fournisseurs ou obtenir un crédit pour renflouer sa trésorerie… André Thien-Ah-Koon a été le premier à répondre à cet appel et trois autres candidats devraient rapidement l’imiter. « L’entreprise et le territoire ont un destin commun », insiste Dominique Vienne, vice-président délégué de la CGPME-Réunion.
Dans un contexte de crise économique globale, la CGPME continue son plan d’action prévu jusqu’en 2011 et qui prévoit « des dispositifs d’accompagnement, de relance de l’activité et de la consommation », indique Dominique Vienne. Le syndicat patronal compte mettre l’accent sur l’accessibilité aux financements ainsi qu’aux conditions d’accès à la trésorerie de financement et d’exploitation des TPE-PME. « L’État a légiféré sur ce sujet et nous avons fait des propositions. Certaines ont été entendue mais ils en restent encore à défendre ».
SBA, c’est la « priorité aux TPE-PME »
Dominique Vienne fait du dispositif SBA (Small business act) son cheval de bataille. Ce plan est inspiré de la loi-cadre instaurée aux Etats-Unis en 1953 et qui consiste à attribuer une partie substantielle des marchés publics aux TPE-PME locales. « Un dispositif d’accompagnement qui a déjà fait ses preuves en Bourgogne », rappelle le syndicaliste. Il précise que ce plan a été soumis par Nicolas Sarkozy lors du CIOM (Comité Interministériel de l’Outre-mer) du 6 novembre dernier. « La période des élections régionales n’est pas le bon moment pour contractualiser avec les collectivités, mais après les élections, nous continuerons notre démarche pour concrétiser ce SBA, qui donne la priorité aux TPE-PME ». Une démarche qui, rappelons-le, a déjà été entamée par le syndicat au mois de novembre dernier.
Ainsi, le SBA que la CGPME propose aux collectivités (Département et Région) ferait évoluer les méthodes d’attribution des marchés publics, sans déroger aux codes des appels d’offre. Ce serait un grand pas puisque les TPE-PME ne font généralement que sous-traitants pour les grands groupes… Le dispositif soumis par le syndicat patronal prévoit également des rencontres fréquentes entre les TPE-PME et les collectivités. Il s’agira d’évoquer un « programme pluri-annuel, la taille économique de l’entreprise, leur technicité et la date des échéances des travaux car, bien souvent, les chefs d’entreprises ont la tête dans le guidon ».
Que la déclaration de la sous-traitance soit « obligatoire »
Ce que la CGPME souhaite pour ses adhérents, c’est aussi des conditions d’avance sur trésorerie pour les marchés publics. Elle souhaite que la déclaration de sous-traitance soit « obligatoire », pour éviter des rapports de force entre l’entreprise générale et les sous-traitants concernant les négociations commerciales. « Aujourd’hui, la commande publique prévoit dès l’appel d’offre de faire une déclaration des sous-traitants », indique Dominique Vienne. « Le donneur d’ordre peut se donner cette exigence » conclu-t-il.