"C’est la mort des plages si ça continue comme ça", affirme Stéphane, 38 ans, depuis 10 ans à la Réunion mais aussi employé à l’hôtel le Boucan Canot, spectateur ce matin des va et vient des zodiacs et autres jets-ski.
"Ça fait quatre ans que je travaille à Boucan. Au niveau de l’hôtellerie, l’impact ne se ressent pas encore mais tout est lié, ce ne sont pas que les surfeurs, les bodyboarders ou les commerçants de la plage", prévient-il.
Toutefois, malgré la colère dans les yeux de tous les habitués du site, le jeune homme concède que les décisions ne sont pas faciles à prendre pour la municipalité. "Ils ont une responsabilité. S’il y a une nouvelle attaque, on se retournera contre eux. Je reconnaît que ce n’est pas facile".
Malgré cette impuissance toute relative, le professionnel de Boucan demande à ce que des décisions soient prises rapidement. "C’est ça l’administration française. On attend. Des décisions doivent être prises rapidement". Pour sa part, il évoque sans sourciller la mise en place de drumlines, sorte d’appâts à requins attachés à des bouées disposées au large.
Dispositif lourd en attendant mieux
Quant au dispositif de ce matin, son regard critique s’adoucit. "C’est déjà ça. Qu’il y ait une reconnaissance afin de savoir si la baignade peut de nouveau être autorisée, mais ça c’est pour une dizaine de jours. Faire voler un hélicoptère et sortir des bateaux…", une solution qui n’est pas viable sur le long terme pour lui.
La problématique requin sera une nouvelle fois mise sur la table en mairie de Saint-Paul dans l’après-midi. Ce matin, 12 hommes du SDIS, de la gendarmerie, des sauveteurs étaient répartis dans un hélicoptère, une vedette, un zodiac et trois jets-ski.