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C’est la Gauche qui choisira le président de Droite du conseil départemental

Le paysage politique réunionnais semblait simple. Trop peut-être… Depuis sa création, la plateforme de la Droite et du Centre a remporté haut la main toutes les élections à la Réunion. Régionales, municipales, cantonales, législatives et encore tout récemment sénatoriales avec trois sénateurs sur quatre. Normalement, une stratégie qui gagne a vocation à perdurer. Ce serait […]

Ecrit par zinfos974 – le samedi 11 novembre 2017 à 06H21

Le paysage politique réunionnais semblait simple. Trop peut-être…

Depuis sa création, la plateforme de la Droite et du Centre a remporté haut la main toutes les élections à la Réunion. Régionales, municipales, cantonales, législatives et encore tout récemment sénatoriales avec trois sénateurs sur quatre.

Normalement, une stratégie qui gagne a vocation à perdurer. Ce serait trop simple et c’est compter sans le fait que nous avons à la Réunion la Droite la plus bête du monde.

L’élection pour la présidence du conseil départemental, pour le remplacement de Nassimah Dindar qui vient d’être élue au Sénat et qui doit donc laisser son fauteuil, aurait dû n’être qu’une simple formalité.

La plateforme de la Droite et le Centre dispose d’une large majorité de 33 conseillers généraux sur 50 et son candidat aurait normalement dû être élu dans un fauteuil.

Mais ça aurait été trop facile…

Une fois de plus, la Droite se divise et deux candidats vont s’affronter.

Nassimah la diviseuse

Et une nouvelle fois, la division est venue de Nassimah Dindar qui a voulu amener dans la majorité ses amis de toujours, Thierry Robert et André Thien Ah Koon.

Michel Fontaine a rapidement vu l’intérêt politique qu’il pouvait en tirer : il confortait son statut de « Roi du Sud » en ancrant encore un peu plus dans sa mouvance le maire du Tampon déjà très proche de lui, notamment au sein de la CIVIS. Et grâce à Thierry Robert, il élargissait sa zone d’influence jusqu’à Saint-Leu. Voire même jusqu’à Saint-Paul puisque Joseph Sinimalé avait accepté dans un premier temps de faire partie de cette nouvelle majorité avec comme président du conseil départemental, dans cette configuration, Cyrille Melchior, un de ses adjoints. Par ailleurs employé de Michel Fontaine…

De « Roi du Sud« , Michel Fontaine pensait devenir le « Roi de la moitié de la Réunion » et donc, de fait, disposant de la majorité au conseil départemental, de toute la Réunion.

En réalisant cette alliance contre-nature, comme les aime Nassimah Dindar, Michel Fontaine se doutait bien que ça allait tousser du côté de la Pyramide inversée. Il savait que Didier Robert n’allait jamais accepter ce pacte avec le maire de Saint-Leu, son ennemi juré. Ce qui n’a pas empêché le maire de Saint-Pierre de continuer dans cette voie, sûr qu’il était de détenir la majorité et de prendre ainsi un avantage décisif sur son rival à droite, le président de la Région.

Un rapport des forces favorable à Jean-Claude Lacouture

En face, Didier Robert n’est pas resté inactif. Il a d’abord battu le rappel des troupes qui lui étaient restées fidèles. Sur 33 conseillers généraux de Droite et du Centre, il s’est aperçu qu’il pouvait compter sur 20 à 22 élus qui ont donné leur accord pour voter pour Jean-Claude Lacouture, son candidat.

Fort de cet avantage, il a alors proposé à Michel Fontaine et à Nassimah Dindar de respecter la plateforme et d’organiser une primaire. Ce que ces derniers ont bien sûr refusé, certains qu’ils étaient d’être battus dans cette configuration. Ils ne pouvaient espérer gagner que grâce à l’apport de voix extérieures.

Le rapport des forces est, on l’a dit, selon les derniers décomptes effectués au sein des conseillers départementaux de la Droite et du Centre, de 20 à 22 voix pour Jean-Claude Lacouture contre 10 ou 12 pour Cyrille Melchior.

On le voit, aucun candidat ne dispose d’une majorité absolue.

C’est la Gauche qui fera l’élection

Il va donc falloir débaucher des élus qui étaient jusque là des adversaires pour atteindre la barre fatidique des 26.

Du côté de Michel Fontaine et de Nassimah Dindar, a priori, on peut compter sur les deux conseillers généraux de Saint-Leu et sur ceux du Tampon. Concernant Saint-Paul, Joseph Sinimalé ne maîtrise réellement que deux élus, sa fille Sandra et son binôme. On le voit, ce n’est pas suffisant pour arriver aux 26… Même en rajoutant les voix du PS. On sait Thierry Robert très proche de Gilbert Annette depuis les Régionales et Michel Fontaine de Patrick Lebreton depuis fort longtemps.

Didier Robert non plus n’est pas resté inactif. Il a rencontré nombre de maires et d’élus et a d’ores et déjà obtenu plusieurs ralliements d’élus de Gauche.

Aujourd’hui, les deux candidats seraient donnés dans un mouchoir de poche, mais avec un avantage indéniable pour Jean-Claude Lacouture.

Joseph Sinimalé, comme à son habitude, a promis à chacun des deux candidats qu’il ferait voter pour lui mais il semble qu’il ait plus à gagner avec la Région qu’avec Michel Fontaine et son coeur pencherait donc, aux dernières nouvelles, pour Jean-Claude Lacouture.

Même TAK se poserait des questions et plusieurs perches auraient été tendues dit-on à Didier Robert, notamment via Jacquet Hoarau qui siège à la Région. Il sent bien que le vent tourne et le Tampon aussi a besoin des subventions régionales pour réaliser les projets sur lesquels ses électeurs l’attendent en 2020…

On assisterait finalement à ce scénario incroyable dans lequel ce seraient les élus de Gauche qui choisiraient le nom du candidat de Droite qui sera le futur président du conseil départemental. Et ils ne le feraient bien sûr qu’en échange de postes de vice-présidents et de menus avantages dans la prochaine assemblée.

Alors qu’ils ont été laminés à toutes les dernières élections, on leur redonnerait un poids incroyable, avec derrière l’opportunité de rebondir aux prochaines élections municipales.

Un candidat unique est encore possible

Tout n’est cependant pas encore complètement joué. La raison peut encore l’emporter.

Jean-Paul Virapoullé, qui s’est rapproché de Didier Robert, joue les passerelles avec Nassimah Dindar et on peut encore assister au même scénario que pour les sénatoriales où deux listes étaient prévues jusqu’à la veille du dépôt et où tout le monde s’était réconcilié quelques heures avant le scrutin…

PS : Cyrille Melchior nous fait savoir qu’il ne travaille plus à la CIVIS depuis 2014. Il se consacre entièrement depuis cette date à ses activités en tant que 1er vice-président du conseil départemental et n’a aucune activité salariée à côté.

 

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