Depuis quelques années, les budgets des collectivités locales sont touchés par le gel des dotations de l’Etat. Le Département n’y échappe pas. Mais pour 2014, on ne parle plus de gel, mais de baisse de dotations de l’ordre de 5 millions d’euros. Une situation inacceptable pour les élus du Conseil général. Depuis 2002, l’Etat doit à la collectivité près de 850 millions d’euros de compensation. Un montant qui atteindra 1 milliard en 2015 en raison de l’explosion des dépenses de solidarité (RSA, APH…).
Certes dans les chiffres le BP est en augmentation de 14 millions d’euros (Budget 2013 : 1,482 milliard contre 1,496 milliard en 2014), mais il doit prendre en compte la forte augmentation (+ 47 millions d’euros) des prestations sociales assurées par le Département. « Les prévisions de dépenses sociales sont de 682 millions d’euros pour 2014 (50% du budget de fonctionnement ndlr). En 4 ans, les dépenses ont augmenté de 30%« , rappelle la présidente du Conseil général, Nassimah Dindar.
Entre 2013 et 2014, les dépenses d’allocations ont augmenté de 87 millions d’euros. Trop pour les élus du Conseil général qui sont dans l’obligation de revoir certains axes de leur politique, à commencer par tout ce qui n’est pas obligatoire. « On est dans une situation d’asphyxie et on ne parle plus d’effet de ciseau, mais d’effet de tondeuse« , lance le conseiller général en charge des finances, Bachil Valy.
Mutualisation des dépenses, optimisation des moyens…
« Nous sommes contraint de réduire nos interventions facultatives alors que ce sont des dépenses primordiales en cette période difficile de crise économique et sociale« , poursuit-il. Directement visées par ces coupes budgétaires, les subventions aux associations ou encore les charges de l’administration générale.
Le Conseil général se trouve dans une situation budgétaire très délicate. Là où les élus attendaient entre 57 et 94 millions d’euros des fonds de péréquation mis en place par l’Etat, le Département n’a touché que 28 millions d’euros. Une situation qui rend difficile les arbitrages, reconnait la présidente du Conseil général. « Il y a quelques règles sur lesquelles nous avons travaillé comme la mutualisation des dépenses, l’optimisation des moyens, ou encore revoir à la baisse certains de nos dispositifs et apporter un regard sur l’innovation sociale« , poursuit-elle.
Demain, les élus du Consei général se pencheront sur ce budget primitif 2014 lors de l’avant dernière assemblée plénière de l’année. La dernière se déroulera jeudi et s’intéressera à un sujet 100% politique, le redécoupage des cantons à la Réunion en vue des départementales de 2015. Vaste programme.