L’année 2009 marque la 5ème réalisation d’un compte économique rapide à La Réunion. Construit dans le cadre du projet tripartite Cerom entre l’Insee, l’AFD, et l’Iedom, il repose sur une modélisation macroéconomique alimentée par les premières données disponibles de l’année écoulée.
Bilan économique 2009
Dans un contexte de crise économique internationale, La Réunion n’est pas épargnée. En 2009, le Produit intérieur brut a diminué de 2,7 %. Les signes avant-coureurs de la crise étaient déjà perceptibles fin 2007, avec la baisse du travail intérimaire. L’activité du BTP a été la plus touchée, entraînant d’autres secteurs dans sa chute. L’emploi a diminué, et le nombre de demandeurs d’emploi a passé la barre des 100 000. Néanmoins, dans ce cadre morose, la consommation des ménages a résisté, grâce notamment à la hausse des prestations sociales. Comme chaque année, le bilan économique de La Réunion publié par l’Insee offre également des analyses d’auteurs extérieurs et s’ouvre vers l’océan indien.
Le PIB de La Réunion chute de 2,7 % (en monnaie constante). Il s’établit à 14,4 milliards d’euros. C’est le plus mauvais résultat depuis 1993. La croissance 2009 est inférieure de près de six points à celle de 2008. Elle est proche de celle de la France qui s’établit à – 2,6 %. L’évolution du PIB en valeur (- 2,5 %) est à peine supérieure. Sous l’effet combiné de la récession et de la croissance démographique, le PIB moyen par habitant chute de 3,6 % en valeur et de 3,9 % à prix constants.
En 2009, l’investissement s’écroule (-7,8 %)
Les trois principaux piliers de l’investissement rencontrent de grosses difficultés. Les travaux publics connaissent un trou d’air important après la fin du chantier de la route des Tamarins et le retard ou l’annulation des projets devant prendre le relais (tram-train, pôle océan, Zénith…). Le logement enregistre une baisse importante de l’ordre de 14 % des livraisons. Enfin, les achats de biens d’équipement sont en légère progression uniquement grâce à l’acquisition exceptionnelle de deux avions lourds. Hors avions, les importations de biens d’équipement chutent de 19,3 % en volume.
La consommation résiste
Les difficultés économiques ont provoqué une baisse de l’emploi salarié marchand et une hausse du chômage. La masse salariale distribuée dans les secteurs marchands est en retrait de 3,5 %. Après la prise en compte du secteur public, l’évolution de la masse salariale demeure négative (-0,4 %). Cette baisse est en partie compensée par l’explosion des prestations sociales de 9,0 %, en particulier des allocations chômage (+ 32,2 %).
Au total, le revenu disponible des ménages augmente de 1,8 % en valeur (1,0 % en volume), ce qui a soutenu leur consommation.
La consommation finale des administrations est restée dynamique (+ 3,6 %) et a permis de limiter la baisse d’activité. Son impact sur le PIB est de + 0,9 point.
Chute des importations
Les importations ont diminué de 7,5 %, ce qui n’était pas arrivé depuis 1993. Les entreprises, anticipant la baisse de la demande, ont fortement déstocké.
Les exportations sont également en retrait de 3,5 %, principalement du fait de la baisse des produits des industries agroalimentaires, qui représentent près des deux tiers des exportations réunionnaises.