Nouvelle polémique autour de Robert Ménard. Invité hier sur le plateau de Mots Croisés, le maire de Béziers a reconnu recenser les enfants supposés musulmans de sa ville.
L’élu Rassemblement Bleu Marine a indiqué que près de 64,6% des élèves inscrits en primaire et en maternelle dans sa ville étaient de confession musulmane.
Il dit avoir obtenu cette estimation en comptant les noms des élèves inscrits dans les écoles de sa ville. « Ce sont les chiffres de ma mairie. Pardon de vous dire que le maire a les noms, classe par classe, des enfants. Je sais que je n’ai pas le droit, mais on le fait », a-t-il justifié, avant d’ajouter : « Les prénoms disent les confessions. Dire l’inverse, c’est nier une évidence ».
Les propos du fondateur de Reporters Sans Frontières ont provoqué de nombreuses critiques de la part de la gauche. Naïma Charaï, conseillère régionale PS d’Aquitaine et Mehdi Ouraoui, membre du conseil national du PS, ont indiqué qu’ils allaient saisir le défenseur des droits et la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) estimant que ce « fichage illégal d’enfants ‘musulmans' » est « une honte ».
Suite aux propos de Robert Ménard, le procureur de Béziers a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire sur l’existence d’un fichier recensant les enfants supposés musulmans de la ville.