Encore une pique envoyée par Barack Obama à Benyamin Netanyahu. Le président américain a indiqué hier que l’analyse du Premier ministre israélien au sujet du nucléaire s’est avérée fausse.
« M. Netanyahu a fait toutes sortes de déclarations », a déclaré Obama à la veille du discours devant le Congrès américain du Premier ministre israélien, farouche opposant à un accord avec Téhéran. « Cela allait être un très mauvais accord. Cela allait permettre à l’Iran de récupérer 50 milliards de dollars. L’Iran ne respecterait pas l’accord. Rien de cela ne s’est vérifié », a-t-il ajouté.
« À de nombreux égards, l’Iran a fait machine arrière sur certains éléments de son programme », a insisté Barack Obama. Le président américain veut, comme les autres pays du groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), signer d’ici au 31 mars un accord politique définitif avec l’Iran.
Un accord que cherche à faire torpiller Benyamin Netanyahu, en pleine campagne électorale israélienne. Le Premier ministre de l’État hébreu, qui a mis au centre de sa campagne la question iranienne et inquiet du des tentatives de rapprochement entre Washington et Téhéran, s’est rendu hier aux États-Unis où il a rencontré le puissant lobby américain pro-Israël, l’American Israël Public Affairs Committee), en se présentant comme « l’envoyé de tous les citoyens d’Israël (…) et de l’ensemble du peuple juif ». « Israël et les États-Unis sont d’accord pour que l’Iran n’ait pas d’armes nucléaires. Mais nous ne sommes pas d’accord sur la meilleure manière de l’empêcher de développer ces armes », a reconnu le dirigeant israélien, qui craint qu’un accord international sur le nucléaire iranien n’empêchera pas Téhéran de se doter de la bombe atomique.
Autre point de tension entre Barack Obama et Benyamin Netanyahu, l’invitation de ce dernier par les Républicains pour s’exprimer devant le Congrès américain, déclenchant une vive réaction de la Maison Blanche. « Ce qui s’est passé ces dernières semaines du fait de l’invitation qui a été lancée par le président (de la Chambre des représentants) et de son acceptation par le Premier ministre Netanyahu à deux semaines seulement des élections, c’est que, des deux côtés, on a injecté de la partialité, ce qui est non seulement malheureux mais aussi destructeur pour la structure même de nos relations », a déclaré la conseillère à la Sécurité nationale d’Obama, Susan Rice.
Face à cet affront, le président américain a exclu toute rencontre avec le chef du gouvernement israélien.
Hormis Barack Obama, de nombreux citoyens américains de confession juive ont également critiqué l’initiative de Benyamin Netanyahu, que ce soit parmi les élus, ou des responsables communautaires, comme le montre cette publicité du groupe J Street dans le New York Times parue le 26 février :