« 5.000 contrats pour la Réunion c’est bon à prendre mais ce n’est pas assez ». La politique-réalité n’échappe pas à Huguette Bello, lucide sur l’enveloppe réunionnaise des contrats d’avenir.
Ce constat ne l’a pas empêché cet après-midi de signer, en tant qu’employeur, les cinq premiers contrats sollicités par la commune de Saint-Paul.
Ils s’appellent Amélie, Jean ou Jonathan, ils ont entre 19 et 25 ans et, pour eux, les événements sont allés très vite. « Une première sélection a été faite par la mission locale mardi dernier. Les sélectionnés ont passé un entretien jeudi et vendredi », explique Fatma Oune-Bive, responsable recrutement aux ressources humaines de la commune de Saint-Paul.
« J’ai été étonné que ça aille aussi vite », confirme Jean, 23 ans et un BTS maintenance industrielle en poche. Son contrat fraîchement signé l’amènera à occuper le poste de magasinier à la direction de l’enfance. A ses côtés, Jonathan, 20 ans, sera engagé pour trois ans en tant qu’électricien pour le compte de la commune. Il prospectait depuis « un peu plus de six mois » et son CAP électricien en poche. Les autres postes ouverts par la commune concernent des lecteurs publics (au nombre de 2) et un agent de surveillance de la voie publique, les fameux ASVP qui entrent dans les rangs de la police municipale pour une première expérience.
Un goût d’Etat providence
Si les contestataires des contrats d’avenir pourront toujours s’interroger sur l’opportunité de subventionner des emplois qui ne manqueront pas d’affoler les comptes publics, le gouvernement a marqué des points dans la rapidité d’exécution. Voyez plutôt : les jeunes saint-paulois d’aujourd’hui commencent ce vendredi.
Huguette Bello n’oublie pas la réalité de son territoire. « Il y a 6.672 jeunes inscrits à la mission locale dont 5.262 qui sont directement concernés par ce dispositif. Dans le même temps, la Réunion a obtenu 5.000 contrats d’avenir, ce n’est évidemment pas assez », lance-t-elle en direction du gouvernement avant de le répéter à l’Assemblée prochainement.
En attendant, l’Etat porte à bout de bras ce dispositif. 75% de la rémunération du jeune est à sa charge. L’Etat a ainsi engagé 2 milliards d’euros rien que pour l’année 2013. Passée les « photos sourires » de la signature des contrats, la sous-préfète de Saint-Paul, Chantal Ambroise, ne manque pas d’appeler les entreprises et autres organismes à but non lucratif à solliciter le contrat d’avenir. Les secteurs du « BTP, du commerce, du tourisme, du développement durable » sont particulièrement attendus car susceptibles d’une meilleure insertion à la fin des trois ans.
Comme l’enveloppe des 5.000 contrats a déçu nombre d’élus réunionnais, une seconde vague est attendue pour fin 2014.