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Bel exemple: Il insulte et menace les enseignants… en présence de son fils !

Correctionnelle Sud – Mardi 20/10/2015 :

Ecrit par Jules Bénard – le mardi 20 octobre 2015 à 12H59
Nous n’allons pas être plus royaliste que le substitut Saunier qui n’a réclamé qu’une « peine pédagogique » à l’encontre de ce drôle de citoyen. Aussi ne citerons-nous que ses initiales.

L’affaire s’est passée le 8 avril dernier à l’école primaire de Jean-Petit, charmant petit endroit peu habitué aux débordements de parents irresponsables. Car c’est bien ce qui est arrivé.

Une école « en libre-service »

J.-M. L., grand costaud agité de 32 ans, a l’habitude de considérer l’école de son fils non pas comme un service public mais plutôt un libre-service dans lequel il s’octroierait la liberté de prendre ce qu’il veut et rejeter ce qui l’encombre. Au gré de ses humeurs.

Transport scolaire, cantine, méridienne, il prétend imposer ses caprices aux enseignants. Sans tenir compte du fait que les trois possibilités ci-dessus évoquées dépendent non pas de l’Education nationale mais de la commune. Peu lui chaut.

Ce 8 avril donc, il s’énerve pour une banale question de bus scolaire ; monsieur bouillonne, qui a plusieurs fois été condamné pour des faits similaires. « Mais c’est le passé, ça ! » élude-t-il face à la présidente Valérie Dinot.

Scrogneugneu ! On va voir ce qu’on va voir. Ni une ni deux, il s’en va d’abord tancer d’importance le directeur, Marie-Eric Sham-Fan qui a le culot de ne pas mener sa barque comme il lui convient à lui, JML. D’ailleurs c’est rien qu’un incapable !

Plus remonté que Guillaume Tell, il s’approche de la classe de son fils et, par gestes menaçants, intime à l’enseignante, Marie Lacrome, de sortir s’expliquer avec lui toute affaire cessante.

Mettre le feu à la cantine    
                                      

L’enseignante, pas plus que son supérieur, n’obtempère aux sommations de l’inconvenant qui se lance alors dans une bordée d’insultes et de menaces.

Bien qu’il soit venu à la barre exprimer ses regrets de crocodile, expliquant qu’il n’a agi que sous le coup d’une impulsion, d’autres personnels de cette école ont témoigné aux enquêteurs la sainte trouille que leur inspire le mal embouché.

« Ce monsieur a déjà menacé de mettre le feu à la cantine », explique une employée communale. Une surveillante raconte que le simple fait de le croiser lui hérisse le poil tant il est « effrayant dans ses propos ». Pour comble d’irrespect, quand ça lui chante, bonhomme se gare sur les emplacements de parking réservés. Liberté que personne n’a osé lui contester jusqu’ici tant il intimide.

« L’école doit rester un sanctuaire ! »

L’enseignante et son supérieur étaient là pour dire « Ca suffit ! »

« En 30 ans de carrière, a dit cette dame, je n’ai jamais vu ça ! Cette peine morale inacceptable, je la ressens aujourd’hui encore, plusieurs mois plus tard. Il ne m’a même pas présenté ses excuses, malgré ce qu’il vient de vous dire là. Il ne faut pas que l’on aboutisse à la banalisation de ce genre d’affaires ».

Le directeur, courte mais décisive intervention, a bien montré le souci qui est le sien : le bien-être pédagogique et moral de ses élèves. Avec des mots choisis, précis, d’une voix calme, il a mis le doigt sur un aspect important de cette irresponsabilité paternelle :
« Son propre enfant est sans doute la personne qui a le plus accusé le coup en voyant les actes et en entendant les obscénités proférées par son père ! » Bref mais dense témoignage de conscience professionnelle.

Cette affaire aurait pu être d’une affligeante banalité sans la plaidoirie de Me Béatrice Fontaine, venue faire valoir le droit des enceintes scolaires « à rester des sanctuaires ».

« Tout a été dit ! »

Ce qu’a dit l’avocate est la traduction d’un constat malheureux : « Les enseignants ne sont plus respectés. On n’arrive plus à contenir un parent d’élève qui pète les plombs comme lui. Cet homme prend l’école pour un prestataire de service… à son service. Transport, cantine, sieste, il en veut ou n’en veut pas, accepte ou rejette, selon son bon plaisir. Il veut des prestations scolaires à la carte. Il ne tient compte d’aucun impératif de sécurité, par exemple. On ne veut plus de ses « Vous me faites chier… Vous ne faites pas votre travail… »

Il est vrai que certaines réactions du prévenu sont surprenantes. Ainsi quand il reconnaît ses torts devant les enquêteurs… tout en imposant ses conditions : « Je m’engage à ne plus embêter (une litote) les enseignants mais en échange, je ne veux plus que mon fils fasse la sieste ! » Fallait le dire tout de suite, monsieur.

Le substitut Saunier a salué la prestation de Me Fontaine par un simple : « Tout a été dit ».

« Si les parents menacent les enseignants… »

En précisant malgré tout que l’homme avait un casier judiciaire ayant perdu sa virginité depuis belle lurette : vols aggravés, outrages nombreux (déjà), conduite sous influence charrette, refus d’obtempérer plus souvent qu’à son tour. En tout, quelques séjours à la « case prison sans passer par la case départ, ne touchez pas les … etc. »

Le substitut Saunier a voulu tenir compte des regrets et excuses exprimés publiquement par le prévenu. Tout en appuyant là où ça fait mouche : « Comment les enfants vont-ils respecter les enseignants si les parents eux-mêmes menacent ces derniers en leur présence ?

« Je tiens compte de vos excuses publiques, monsieur. Mais c’est la dernière fois ! »

Le substitut a réclamé un stage de citoyenneté sinon 30 jours-amendes à 10 euros pièce. Verdict : un stage de citoyenneté aux frais de l’accusé ; 1 euro symbolique aux enseignants (qui n’en réclamaient pas plus) ; et 500 euros aux titres de frais de justice pour l’enseignante et le directeur… car ce n’est quand même pas à eux de payer le mauvais caractère d’un papa sanguin.

P.S. : je suis content de ne plus être enseignant ! Vous avez compris que cette affaire m’a touché. A l’époque, nous avions un pouvoir disciplinaire que l’angélisme soixante-huitard a aboli sous prétexte de ne pas « traumatiser ces pauvres petits chéris ». Fut une époque où nous n’osions même pas dire aux parents que nous avions puni leurs rejetons : leurs coups de ceinturons étaient mille fois plus douloureux que nos heures de colle. Je plains mes jeunes collègues.

 

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