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Baptême de Zourite : « 60 000 euros dépensés pour faire de la propagande » (Bello)

Le PLR, le parti de gauche et EELV ont donné une conférence de presse ce vendredi pour dénoncer les dépenses effectuées par le président de la Région pour le baptême de la méga-barge affectée à la NRL. L'occasion d'évoquer également "l’impact écologique" et "la démesure" du projet.

Ecrit par zinfos974 – le samedi 28 mai 2016 à 07H29
Alors que le baptême de la méga-barge Zourite, affectée à la NRL, s’est déroulé ce vendredi après-midi, le matin même, le PLR, le parti de gauche et EELV ont tenu à réagir. Une démarche à laquelle se sont associés l’Union Démocratique de Saint-André et le Mouvement Citoyen Réunionnais.
 
Premier point mis sur la table : le coût de cette « opération de com’ ». « 60 000 euros ont été dépensés pour faire la propagande de ce projet », fustige Huguette Bello, reprochant en outre au président de mettre l’opposition devant le fait accompli. « La commission permanente devra statuer ce mardi sur une dépense déjà faite ! », s’indigne-t-elle.
 
L’élue s’offusque également de la liste des médias conviés : « Il y a TF1, autrement dit Bouygues, le Figaro, qui est le journal de Dassault, BTP Magazine, Ouest France et Challenge, mais il s’est bien gardé d’inviter France Inter, Le Monde ou Médiapart », relève-t-elle, amère, précisant que les journalistes auront droit à un survol en hélicoptère.
 
« La jeunesse réunionnaise sacrifiée sur l’autel des profits des multinationales »

Alors que le maire du Port, Olivier Hoarau, n’hésite pas à qualifier la cérémonie de « mauvais spectacle consistant à inviter à déguster un zourite mal-cuit », la conseillère d’opposition interroge : « Va-t-on leur parler des soupçons de corruption qui pèse sur les marchés ? ».
 
Dans le même état d’esprit, Perceval Gaillard, porte-parole du Parti de gauche, met également en avant « des flux financiers suspects vers les Seychelles », évoquant le scandale des Panama Papers. Il poursuit ensuite sur la question de l’éducation : « Pendant son mandat, Didier Robert n’a créé aucun lycée, alors que c’est dans les compétences de la Région. Or, le coût d’1 km de route permettrait de financer 3 lycées », avance-t-il. « Le président a sacrifié la jeunesse réunionnaise sur l’autel des profits des multinationales ! » 
 
Pour Jean-Pierre Marchau, le nouveau secrétaire régional d’EELV, le bon sens aurait de toute façon dû faire prévaloir un projet sur rails. « Si Didier Robert avait fait preuve d’intelligence, aujourd’hui on inaugurerait une liaison en tram-train de Sainte-Marie à Saint-Paul. Au lieu de ça, on n’inaugure, non pas une route, ni un viaduc, mais une barge, qui a coûté 80 millions d’euros ».

« Il ne suffit pas d’ouvrir le robinet pour déboucher la canalisation »
 

L’écologiste reproche en outre au président divers mensonges, comme celui de la gratuité, affirmant que le surcoût sera payé par les Réunionnais. Il rappelle d’ailleurs que la première route du littoral avait connu un surcoût de 90% et celle des Tamarins un surcoût de 70%. Autre mensonge pointé du doigt : la fin des embouteillages. Le secrétaire régional souligne qu’un nouvel ouvrage amène de nouveaux véhicules et qualifie ici Didier Robert de « plombier amateur qui croit qu’il suffit d’ouvrir le robinet pour déboucher la canalisation ». Également dénoncée, la création de seulement 800 emplois, dont 400 locaux,« non pérennes », pour la construction de ce viaduc.
 
Jean-Pierre Marchau se montre également très inquiet pour l’environnement. L’écologiste rappelle en effet que « des espèces protégées vont être détruites », alors même que notre île fait partie des endroits « où la biodiversité est particulièrement menacée ». Par ailleurs, il exige que Didier Robert « tienne sa promesse électorale » et organise une consultation des Réunionnais sur la question des carrières.

Le mot de la fin revient enfin à Huguette Bello. « Didier Robert n’a aucune vision à long terme. C’est le court-termisme triomphant », conclut la conseillère régionale.
 

 

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