Alors que la baisse sur 80 produits dans les grandes et moyennes surfaces s’effectue dès ce lundi, une partie de la filière se rebiffe contre cette baisse « arrangée« , selon elle. Mécontents d’être partiellement exclus du dispositif, les artisans bouchers, charcutiers et traiteurs de l’île dénoncent les méthodes de répartition des subventions d’Etat. Subventions qui, rappelons-le, sont à l’origine de cette baisse des prix sur la viande et le lait local. Une aide providentielle qui doit courir sur trois ans avant d’en évaluer les retombées sur le pouvoir d’achat.
Pour rappel, le projet DEFI avait été proposé par l’interprofession dans le cadre des Etats-généraux de l’Outre-mer (EGOM) mi 2009. Plus tard, il avait été retenu par le gouvernement lors du Conseil interministériel comme s’inscrivant « parfaitement dans le modèle de développement endogène » prôné par le président de la République.
Didier Mazeau, président du syndicat mixte des bouchers, charcutiers et traiteurs (SMBCT) n’en démord pas. Pour lui, les petits éleveurs ont été délibérément exclus du dispositif. Résultat : les prix dans leurs comptoirs ne suivent pas la même trajectoire que ceux des grandes et moyennes surfaces.
Un gonflement des prix ?
Déçu, il ne comprend pas cette mise à l’écart : « nous représentons tout de même près de 50% des produits écoulés dans l’île » précise-t-il. Cette mise à l’écart, le président du syndicat l’a constatée depuis décembre dernier. Alors que des informations concordantes confirmaient cette baisse des prix sur une sélection de produits, le SMBCT n’aurait été consulté que dix jours avant la signature de l’accord.
Un temps imparti trop court pour pouvoir peser de tout son poids dans la négociation. Pour Didier Mazeau, cette discrimination est couplée d’un gonflement des prix depuis quelques semaines pour faire croire à une baisse.
Si les accusations sont graves, le syndicat des petits bouchers, rejoint par des éleveurs indépendants compte interpeller Marie-Luce Penchard pas plus tard qu’aujourd’hui, lors de son bref passage sur l’île. Si cet avertissement n’est pas suivi, le syndicat pense déjà à mener des actions sur le terrain juridique.