Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, a présenté le projet de loi de financement de la Sécurité sociale lundi. L’objectif est de réduire le déficit de la Sécurité sociale en 2015 de 9,6 milliards d’euros en puisant, en partie, dans la branche famille. 700 millions d’euros seraient donc amputés aux allocations familiales.
« Cela ne fait que continuer, affirme Aristide Payet, président de l’UDAF Réunion. C’est peut-être 700 millions d’euros cette fois-ci, mais c’est la continuité de ce qui se passe depuis 2012, à savoir 4 milliards d’euros pris aux familles ».
Parmi les modifications prévues, la prime de naissance (923,08 euros sous condition de ressources) sera divisée par trois à compter du deuxième enfant. Le congé parental sera également modifié avec un passage de six mois à un an de congé pour le premier enfant. Les trois ans de congé à partir du deuxième enfant devront être partagés entre les deux parents, le gouvernement comptant sur le fait que peu de père ne les prennent pour en réduire le nombre. « Les parents renoncent déjà à prendre ces congés parce qu’ils sont très peu rémunérés et qu’on ne peut pas vivre avec 400 euros par mois », s’indigne Aristide Payet.
Il rappelle également que l’âge auquel les majorations mensuelles sont accordées passeraient de 14 ans à 16 ans, ce qui coûterait 1.500 euros par enfant. « Ils sont en décalage avec la réalité de la vie de la famille », affirme le président de l’UDAF Réunion.
« Le gouvernement annonce qu’il annulera le gèle des prestations familiales mais ça ne change absolument rien car il n’y a pas d’inflation, explique-t-il. C’est le désordre et nous craignons que la confiance en la politique familiale française ne soit détruite ». Selon le président de l’UDAF, « bon nombre de pays sont envieux de ce système et de notre accroissement naturel positif, mais ce ne sera plus le cas si ça continue ».
« L’avis de l’UNAF est pris en compte avant chaque projet de loi, précise-t-il, mais ce n’est qu’un avis et cela fait deux ans qu’il est défavorable ».
Même si le gouvernement précise que 700 millions d’euros de la branche familiale de la Sécurité sociale ne représente que 1%, Aristide Payet insiste: « On vise les familles nombreuses et ce n’est pas normal. Nous ne voulons pas polémiquer et nous comprenons qu’il y ait un besoin d’économie mais il paraît logique qu’il y ait d’autres possibilités que de prendre l’argent des familles ».