Revenir à la rubrique : Economie

BTP: La CAPEB dénonce la mainmise des multinationales sur le marché réunionnais

La CAPEB tire la sonnette d'alarme. Elle dénonce la mainmise des multinationales dans l'économie réunionnaise. Que ce soit dans le BTP, la grande distribution, les produits pétroliers, la téléphonie… la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment craint pour la survie des petites entreprises réunionnaises.

Ecrit par JD – le vendredi 11 avril 2014 à 17H47

Sans aborder à nouveau le contexte économique et social tendu à la Réunion, la CAPEB (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) alerte les collectivités et le gouvernement sur les conséquences de la mainmise des multinationales dans tous les domaines d’activités. « Le pot de fer contre le pot de terre« , explique Théophane Narayanin, administrateur de la CAPEB.

La situation est particulièrement délicate pour les petites entreprises réunionnaises. « Côté marchés publics, c’est la loi du plus fort qui prédomine« , souligne-t-il. Une grande majorité des marchés publics est attribuée aux groupes Vinci et Colas. Dernier exemple en date, le chantier de la nouvelle route du Littoral. « Les PME restent désormais accroupies devant ces grands groupes, la main tendue, faisant l’aumône pour espérer que ces derniers daignent leur laisser quelques miettes de travaux à réaliser dans des conditions de prix et de délais exécrables, rendant impossible la survie de nos petites entreprises« , poursuit-il.

Des solutions existent pour les TPE/PME réunionnaises

« Tout le monde en parle. Personne n’agit. En cette période de crise, alors que les petites entreprises réunionnaises tombent les unes après les autres, les multinationales, elles, ne se sont jamais aussi bien portées, sans que cela rapporte pour autant aux Réunionnais« , avance-t-il.

La CAPEB avance des solutions pour les petites entreprises réunionnaises. Deux propositions sont présentées, celle du GIE (Groupements d’intérêts économiques) et la constitution de groupements solidaires. « L’avantage de ces organisations est qu’une grande entreprise puisse se porter garante de plus petites dans le cadre de l’exécution d’un marché public. Des petites entreprises qui, seules, ne pourraient satisfaire aux exigences contractuelles des marchés publics« , explique Théophane Narayanin avant d’ajouter « encore faut-il que l’acheteur public  »joue le jeu » de la mise en concurrence afin de satisfaire à l’obligation du  »mieux disant » et du dynamisme économique à soutenir« .

S’inspirer de l’Île Maurice

L’exemple mauricien est mis en avant par la confédération professionnelle. Chez nos voisins, si une grande entreprise ou un grand groupe souhaitent s’implanter, quelques règles sont à respecter. « Il faut faire un groupement avec une entreprise mauricienne, entrer au capitale d’une entreprise mauricienne ou agir en tant que sous-traitant d’une entreprise mauricienne« , précise-t-il.

« A la Réunion, nous devrions nous en inspirer au lieu de protéger et privilégier l’hégémonie des grands groupes multinationaux. Ni l’administration, ni nos hommes politiques ne font quoi que ce soit pour promouvoir nos entreprises locales en leur permettant notamment d’accéder aux marchés publics, et assurer un minimum d’activité leur permettant de boucler les fins de mois« , poursuit Théophane Narayanin.

Pour la CAPEB il est temps que les politiques changent la règle du jeu. « Nous devons être entendus, car sinon, d’autres moyens de communication sont à prévoir. Qu’on ne dise que nous n’avons pas tiré la sonnette d’alarme, qu’ils n’étaient pas au courant de la situation, de la faillite annoncée de nos petites entreprises. Cette situation est intolérable. Nous devons nous mobiliser. Il faut réformer le système« , conclut-il.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Découvrez les prix des carburants au 1er avril

Le prix du Gazole baisse de trois centimes au 1er avril. Celui du Sans plomb reste stable. Le soutien financier des collectivités permet aussi de maintenir le gel du prix de la bouteille de gaz à 15 euros.

Un prêt de 5 millions d’euros de la Région pour sécuriser la trésorerie d’Air Austral

La commission permanente de la Région doit voter jeudi une avance en compte courant d’associés à Air Austral, via la Sematra, d’un montant de 5 millions d’euros, tandis que le Département devrait bientôt suivre à hauteur d’environ 750.000 euros. La compagnie régionale s’est engagée auprès de l’Etat à réduire sa masse salariale de 10% en échange d’un report de remboursement de certaines échéances de dettes.

Développement international : La CCIR et les Douanes renforcent leur collaboration

La collaboration entre la Direction Régionale des Douanes et Droits Indirects (DRDDI) et la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion (CCI) vise à renforcer le soutien aux entreprises locales dans leurs initiatives à l’international. Vendredi, une étape clé a été franchie avec la signature d’une convention de partenariat entre les deux entités.

Les chambres consulaires et les parlementaires réunionnais font front commun sur les enjeux économiques locaux

La Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion, par la voix de son président Pierrick Robert, a convié ce vendredi la quasi-totalité des sénateurs et des députés du département pour un point d’étape sur la situation des entreprises réunionnaises. Une table ronde qui a permis de discuter des enjeux économiques majeurs de La Réunion et de proposer des solutions concrètes pour soutenir le développement et la croissance des entreprises locales. « Une grande première et sûrement pas la dernière », assure Pierrick Robert.

Tourisme : Nouveau nom et nouvelle formule en vue pour l’IRT

Lors d’une conférence de presse à l’occasion de la semaine des métiers du tourisme, le président de l’IRT, Patrick Lebreton, a confirmé que fin mars, le Département et la Région vont délibérer sur la fusion de cette dernière avec la FRT (Fédération réunionnaise du tourisme). Devant les bons chiffres de l’année 2023, les acteurs du secteur veulent capitaliser sur cette dynamique pour renforcer la présence de l’île à l’international.