Gaëlle Catherine est référente à la case à lire du Chaudron (Club Animation Prévention) ouverte depuis 4 ans. Cette année, à l’occasion de la journée de l’illettrisme, l’association a proposé une journée portes-ouvertes inter-cases à lire avec celles de Saint-Joseph, Salazie et des Camélias.
« L’illettrisme est cause nationale depuis 2013. Mais nous avons toujours été attachés à ce travail. Il y a quelques années, nous avons développé des ateliers dans le milieu scolaire pour aider les enfants en grandes difficultés. Avec le projet Case à Lire, nous avons continué dans cette dynamique afin de considérer l’autre tel qu’il est et l’amener à dépasser ses difficultés », explique Gaëlle.
La journée a été l’occasion de découvrir le panel d’activités proposé par les structures et de montrer « qu’on n’est pas à l’école ». Jardinage, pyrogravure, chant, gestes qui sauvent, arts plastiques… La case à lire est là pour revaloriser les compétences de chacun à travers des activités supports et l’aider à sortir de la honte de ne pas savoir. Àu-delà du lire, écrire et compter, on peut y trouver un renseignement, une aide, un contact, une écoute.
« Les gens rencontrent des difficultés à remplir des papiers, à faire une démarche administrative, à être écoutés et entendus dans leur mal-être. Au travers de la Case à lire et de notre accueil de proximité, nous essayons de créer une relation de confiance qui permettra à la personne, par la suite, de renouer contact avec un professionnel sur son secteur pour toutes ces questions ».
« L’illettrisme reste tabou. Il arrive que les gens nous disent qu’ils ne viennent pas à la case à lire parce que ça signifierait « qu’ils ne savent pas lire et écrire ». L’objectif des cases à lire c’est bien de démystifier tout ça. »
Les animateurs sont unanimes : les résultats sont visibles et qualitatifs « on sent l’épanouissement des personnes : elles regagnent confiance en elles, elles n’ont plus honte, elles n’ont plus peur de dire qu’elles ne savent pas et de demander de l’aide. Ce sont des petits pas tout au long du parcours de la personne que nous accompagnons jusqu’à leur entrée en formation par exemple. »
JULLIEN BOLÉ
ANIMATEUR ATELIER D’ARTS MANUELS EN CASE À LIRE
« Depuis deux ans, j’anime les ateliers d’arts manuels trois fois par semaine. Je suis heureux d’animer ces ateliers, j’aime partager. Ça me permet de m’épanouir et d’aider les gens à s’ouvrir au monde, à communiquer. Les participants, pour beaucoup, n’ont pas d’acquis. Il faut leur expliquer le travail qu’on attend d’eux, les accompagner et s’assurer que le message soit bien passé. Souvent les gênes et les complexes freinent dans la participation en groupe. Le gros de mon travail est de les aider à s’exprimer et à ne pas avoir honte. Je vois une vraie évolution dans l’assurance, la confiance en soi des participants. Chaque jour j’ai des retours positifs. C’est très gratifiant et encourageant. »
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41 CASES À LIRE À LA RÉUNION
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