Ils sont 193 experts-comptables à exercer cette activité à la Réunion dans 180 cabinets implantés dans les quatre micro-régions de l’île. Pourtant des « petits malins », pensant avoir trouvé un bon filon, se présentent en tant qu’experts-comptables sans avoir, on l’aura compris, ni les compétences, ni les diplômes requis. Une escroquerie qui dessert fortement les sociétés qui peuvent se retrouver dans de très graves difficultés financières, pouvant mettre en péril leur structure, et aller jusqu’au dépôt de bilan.
L’ordre des experts-comptables de la Réunion veut alerter les entreprises locales sur ce risque. « Nous sommes là pour protéger les entreprises« , explique Rémy Amato, vice-président de l’ordre des experts-comptables. Le message se veut fort et insistant auprès des entrepreneurs afin qu’ils prennent toutes les précautions nécessaires. « On parle d’exercice illégal de la profession d’expert-comptable« , poursuit-il.
En tout, deux à trois cas sont en moyenne remontés à l’ordre. « On se retrouve face des entrepreneurs désemparés et perdus qui se sont fait abuser par une personne sans scrupule« , souligne Rémy Amato. Souvent, lorsque l’ordre des experts voit débarquer à son siège un dirigeant d’entreprise, il est souvent trop tard. Victimes de détournements de fonds, de mauvaise tenue de la comptabilité ou tout simplement de la perte pure et simple des documents comptables, les entreprises se retrouvent dans des situations dramatiques pouvant conduire jusqu’au dépôt de bilan.
Quatre plaintes déposées
« Le détournement de fonds peut se faire sur les chèques de société. C’est très facile. Il suffit que « l’expert-comptable » vous demande de signer des chèques sans ordre et sans montant pour effectuer le détournement. Vous lui faites confiance, pas de raison de se méfier« , explique Rémy Amato.
Autre déconvenue pouvant apparaitre, une taxation fiscale et/ou sociale majorée en raison de méconnaissance des textes fiscaux. « L’évolution des textes est permanente et un expert-comptable a l’obligation de se former un minimum de 40 heures par an. Être expert-comptable ne s’improvise pas« , précise le vice-président de l’ordre des experts-comptables.
Résultat, l’ordre a déposé, lors du dernier trimestre 2013, quatre plaintes auprès du procureur de la République de Saint-Pierre et de Saint-Denis pour exercice illégal de la profession. « Il est très important de savoir s’entourer. Un seul réflexe, vérifier dans l’annuaire des experts-comptables si votre expert s’y trouve. Si ce n’est pas le cas, c’est qu’il n’est pas reconnu dans la profession« , conclut Rémy Amato.