Grégory Ah-Yong comparaissait libre, ce lundi. Il est jugé pour avoir ôté la vie à Jean-claude Salomon, le soir du 27 avril 2011. Son avocat, le bâtonnier Georges-André Hoarau, a d’ores et déjà obtenu la requalification des faits de « meurtre » en « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
Pour rappel, les gendarmes de Saint-Louis ont été appelés un soir pour une intervenir après une altercation entre voisins dans le quartier de Plateau Goyave, à Saint-Louis. Ils constatent, à leur arrivée, la présence d’un homme gisant sur le sol. Les personnes présentes sur les lieux font état d’une simple chute.
Jean-Claude Salomon décède le soir même, à l’hôpital de Saint-Pierre. Mais le médecin hospitalier signale l’existence d’un obstacle médico-légal à la délivrance du permis d’inhumer. Selon un appel téléphonique anonyme, Jean-Claude Salomon n’aurait pas été victime d’une chute accidentelle mais aurait reçu des coups portés par le fils d’une nommée « Amélie ». Celui-ci aurait défendu sa maman suite à un litige de mitoyenneté où la victime l’aurait traité de « putain » et lui aurait jeté des galets…
Le témoin le plus crédible, âgé de 13 ans, déclare aux enquêteurs que le fils d’Amélie, Grégory Ah-Yong, a frappé Jean-Claude Salomon d’un coup de pied au buste alors que celui-ci se penchait pour ramasser un galet. Jean-Claude Salomon serait alors tombé, heurtant un portail avec la tête, et ne se serait plus relevé.
La maman de l’accusé fond en larmes
Les témoins qui défilent à la barre, ce lundi, diffèrent d’un « camp » à l’autre concernant les détails de ce drame. L’élément qui reste constant est le fait que l’accusé a porté un coup qui a fait perdre l’équilibre à Jean-Claude, alors alcoolisé. Puis, son frère l’a ramené dans sa cour. La tête de la victime aurait alors heurté plusieurs fois le sol.
La maman de Grégory Ah-Yong n’a pu poursuivre son témoignage se retournant vers les parties civiles, en pleurs, implorant leur pardon.
La matinée a été marquée par l’intervention pour le moins rapide de la légiste qui, prise d’un malaise, s’est écroulée à la barre, se blessant à la tête, sous le regard médusé des jurés. Elle a néanmoins eu le temps d’expliquer, quelques minutes plus tôt, que la victime était décédée du coup reçu à la tête et non au thorax. Les nombreuses lésions portées au thorax pourraient en fait provenir des soins prodigués pour tenter de réanimer la victime.
Mardi, l’accusé s’expliquera sur les faits, avant les plaidoiries et réquisitions. Le bâtonnier, Georges André Hoarau ne devrait pas manquer, compte tenu des faits, de plaider la « légitime défense » afin d’obtenir un acquittement pour son client qui encourt 15 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu dans la journée de mardi.