Fred Lorion est condamné par la cour d’assises à 10 ans de prison pour avoir tiré sur deux employés du Trésor Public, et à 5 ans de suivi socio-judiciaire. L’une des victimes, Marie-Céline Hoarau, a accueilli le verdict en larmes. L’intention de tirer a été retenue.
L’avocate des parties civiles, Me Christel Vidéo-Clerc, a rappelé ce jour que ses clients ont été victimes de Fred Lorion: « Depuis deux ans, il porte toute la responsabilité sur l’administration fiscale et l’Etat. Il justifie son geste par le fait qu’on n’ait pas su l’écouter. Ces employés se retrouvent à justifier la manière dont ils travaillent. Ils demandent simplement que la justice soit rendue« , a-t-elle déclaré.
Pour l’avocat général, il y a eu cinq tirs à hauteur d’homme. Cinq gestes. Considérant donc qu’il s’agissait de blessures volontaires, il a requis une peine de sept ans de prison et un suivi socio-judiciaire. Les jurés sont allés plus loin que ses réquisitions.
Pour la défense, le bâtonnier, Me Georges André-Hoarau, affirme que son client ne fera pas appel étant donné qu’il encourait la perpétuité. Lors de sa plaidoirie, il s’est adressé directement à la partie civile: « Messieurs et Mesdames des impôts, je vous le dis droit dans les yeux, vous qui traquez les signes extérieurs de richesse, comment passez-vous à côté des signes extérieurs de pauvreté? Nous n’avons touché aucun honoraire, nous défendons pas amour de notre métier, et parce que c’est quelqu’un de bien« .
Pour Me Omarjee, avocat de la défense, si les victimes n’avaient pas été des personnes employées dans le cadre de missions de service public, ce dossier ne serait même pas jugé en cour d’Assises mais en correctionnelle. « Aller payer ses impôts, c’est une violence. C’était une personne qui était aux abois. Qui peut dire que c’était une crapule? » L’avocat demandait, compte tenu des deux ans déjà effectués, une peine assortie de sursis et un encadrement psychologique.
Les dommages et intérêts s’élèvent à 20.000 euros pour Marie-Céline Hoarau, 15.000 euros pour Guy Angama et 15.000 euros pour Daniel Chane-Foc.
L’Etat, qui s’est porté partie civile, demande un dédommagement à hauteur de 70.000 euros. La décision sera rendue pour cette partie le 23 septembre.